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confi e la gestion à l’Académie des sciences, belleslettres et arts de Lyon qui détenait déjà le legs d’un autre collectionneur illustre, Pierre Adamoli. Ces ensembles, agrémentés par d’autres dans les années suivantes, sont transférés en 1793 au palais Saint-Pierre et préfi gurent le muséum d’histoire naturelle qui se constituera en tant que tel dans les années 1830, donnant lieu à un premier effort d’inventaire des collections. L’examen de ces documents, assez lacunaires, a permis de rattacher certains objets de nos collections à ces cabinets anciens. C’est le cas d’un exemplaire extrêmement rare de crâne de babiroussa (porcin endémique de Sulawesi, Indonésie) peint en laque rouge, avec les dents rehaussées d’or (fi g. 2), dont nous avons retrouvé une description très fi dèle dans cet inventaire ancien. T. A. M. : Ces premiers cabinets restaient tout de même essentiellement dévolus à l’histoire naturelle. La constitution du muséum s’accompagna-t-elle d’un enrichissement notable des collections ethnographiques ? M. P. : Oui, mais pas immédiatement ! Il faut attendre le dernier tiers du XIXe siècle et la Tribal Art Magazine : Le musée des Confl uences reste à ce jour encore un jeune établissement mais, à bien des égards, il est l’héritier d’un long passé. Quelle est l’histoire de ce musée ? Marie Perrier : L’ouverture du musée a été l’aboutissement d’une aventure de près de quinze ans. Le projet est né à la fi n des années 1990 lorsque le département du Rhône a constaté la nécessité de rénover le muséum d’histoire naturelle de Lyon dont il avait la responsabilité depuis 1991. Le musée des Confl uences s’est inscrit dans la continuité de l’histoire des musées lyonnais en proposant un projet novateur basé sur la grande diversité des collections et une approche interdisciplinaire des sujets qu’il traite. Prenons l’exemple des collections ethnographiques et archéologiques (département Sciences humaines). Une partie conséquente des soixante mille pièces qui la constituent provient du muséum d’histoire naturelle qui, à son tour, prend ses sources dans la tradition des cabinets de curiosités, bien ancrée à Lyon au XVIIe siècle. De la cinquantaine de cabinets avérés à l’époque, celui des frères Balthasar et Gaspar de Monconys est certainement le plus célèbre. Il est vendu en 1700 par ses héritiers à Jérôme-Jean Pestalozzi, médecin à l’Hôtel-Dieu, qui l’enrichit d’ouvrages de médecine et de sciences naturelles et d’objets liés à la pratique de son métier. Après diverses péripéties, cette collection Monconys-Pestalozzi est vendue à la ville de Lyon en 1772, qui en FIG. 3 (CI-DESSUS) : Vue de la section Espèces, la maille du vivant. Scénographie : agence Zen + dCo. © Bertrand Stofl eth – musée des Confl uences, Lyon. FIG. 4 (CI-DESSOUS) : Bouclier. Archipel des Moluques. Seconde moitié du XIXe siècle. Bois sculpté et coquillages. H. : 109 cm. Don d’Émile Guimet en 1879. Musée des Confl uences, inv. 60000760. © Quentin Lafont - musée des Confl uences, Lyon.


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