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ACTUALITÉ MUSÉES 68 John Stuart MINNEAPOLIS—Les reconstitutions d’intérieurs ont été un principe scénographique très exploité dans les musées. Évocation d’un lieu dans un temps donné, elles permettent de présenter les oeuvres d’art et les éléments de décoration avec un air de vérité. Le Minneapolis Institute of Art fut le premier musée, aux États-Unis, à incorporer, il y a un siècle, ce type de présentation. Des recherches ont permis de révéler que la salle à manger et la pièce à dessiner de 1772 de Charleston, Caroline du Sud, venaient de la résidence du Colonel John Stuart, commissaire aux affaires indiennes des colonies du sud. Ce dernier avait également deux cents esclaves et était le père d’un enfant mi-Cherokee. Lors d’un réaménagement récent, le musée opta pour garder ces pièces et leur faire raconter leur passé. Dès lors, la nouvelle présentation s’intéresse à la fi gure de Stuart, tout en évoquant les Africains et les Amérindiens à l’origine de sa richesse. Les pièces exposées comprennent des artefacts liés à Stuart, comme un pot de poudre scrimshaw représentant le Congrès indien de 1765. D’autres objets évoquent le mode de vie des cultures indigènes. Des vidéos et des pièces contemporaines complètent le propos. À GAUCHE : Feuillet du livre de registre de comptes de Fort Reno. Cheyenne du Sud et Arapaho. 1887. Gilcrease Museum, inv. 4526.11.041. espagnol s’est formé au sud, et l’introduction d’armes à feu vers 1720 via des négociants en fourrure français basés dans la région des Grands Lacs a donné aux peuples des Plaines la mobilité et les armements nécessaires pour générer un excédent alimentaire principalement basé sur la chasse au buffl e. Ce surplus alimentaire a permis aux tribus des Plaines de trouver assez de temps libre pour créer et exceller dans l’art. Certaines de ces oeuvres les plus fi nes du XIXe et du début du XXe siècle se retrouvent dans la vaste collection de Gilcrease, qui détient environ vingt-cinq mille objets ethnographiques. CI-DESSOUS : Porte-bébé. Grandes Plaines. Bois, peau de daim, tendon, perles de verre, fil, alliage de cuivre, clous, métalliques, ficelle, tissu, cuir brut. Gilcrease Museum, inv. 8426.628. CI-CONTRE : Sandra Okuma (née en 1945), bourse. Fin XIXe - début XXe siècle. Shoshone-Bannock/ Luiseño, Californie. Collection privée. Avec l’aimable autorisation du Wheelwright Museum of the American Indian. À DROITE : Sac. Columbia River Plateau. Vers 1930. Collection privée. Avec l’aimable autorisation du Wheelwright Museum of the American Indian. A Universe of Meaning SANTA FE—Le Wheelwright Museum of the American Indian s’apprête à présenter Beads: A Universe of Meaning. Cette exposition retrace l’histoire des perles de verres importées comme moyen d’échange, expression artistique et marque d’identité pour les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Elle présente des vêtements, des parures et des oeuvres d’art de 1850 à nos jours. Elle examine également la manière dont les fabricants de perles ont tout ensemble perpétué la tradition, se sont engagés dans la culture populaire et ont développé une forme d’art autochtone unique. L’exposition sera ouverte jusqu’au 15 avril 2018. CI-DESSUS : Tambour. Sioux Yanktonai, Grandes Plaines. Collection Jon R. Stuart, inv JS.715. Photo reproduite avec l’aimable autorisation du Gilcrease Museum. Créé en communauté TULSA—Au Gilcrease Museum jusqu’au 27 août 2017, Plains Indian Art: Created in Community explore le talent inégalé de certains individus et le rôle des artistes des Plaines au sein de leur communauté. Il met en évidence l’art des Plaines comme expression de la tradition culturelle et de la vitalité de la communauté, en se concentrant particulièrement sur les changements générationnels dans le style et la fonction et sur les techniques innovantes utilisées par certains artistes. Ce faisant, il explore comment l’art est créé à l’intérieur des communautés amérindiennes ainsi que les signifi cations culturelles changeantes de certaines expressions artistiques, tout en reconnaissant également différentes approches – notamment celles des conservateurs, des historiens et des artistes – pour comprendre l’art amérindien. Dans le second et le troisième quart du XIXe siècle, la culture des Indiens des Plaines fut à l’apogée de son expression artistique et de son développement. La réintroduction du cheval, peu après 1860, lorsque le territoire


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