DOSSIER 106 rouge, couleur qui rehausse aussi les yeux, le nez et le haut des joues. Le menton et le haut de la bouche sont colorés de kaolin. Le second masque (fi g. 8), appartenant à la collection du Museum Etnografi ska de Göteborg, fut exposé à Stockolm en 1988 et fi gure dans le catalogue. Un masque, rapporté en 1890 par le pasteur Virgile Gacon, fi gure au Musée de l’Areuse (Suisse) (fi g. 7). Haut de vingt-huit centimètres, il est atypique ; à la différence des autres masques galwa, il a sur le front un ovale noir ; des sourcils noirs droits surplombent un aplat de couleur orangé en demi-cercle englobant les yeux étirés ; à la base du nez fi n part un aplat noir jusqu’aux tempes avec, au milieu, une mince bouche peinte en rouge. Le verso de ce masque donne l’impression qu’il n’a jamais été porté. Rapportés en 1901 pour l’Exposition universelle de Buffalo, deux masques de qualité révèlent une grande force ; l’un est masculin avec de gros sourcils noirs et un triangle rouge sur le front (fi g. 10), tandis que le second est féminin avec un triangle blanc sur le front et un large diadème de raphia (fi g. 9). Ces deux masques ont un visage ovale allongé avec les mêmes yeux fendus et des aplats de couleur blanc, rouge ou noir. Les deux bouches sont entrouvertes, l’une ovale et l’autre en forme de croissant. LES MASQUES DU XXE SIÈCLE Deux masques datés de 1929 et 1930, d’une hauteur presque identique (30 cm et 28 cm), ont gardé leur superbe coiffe de plumes de coq caudales noires, bleu marine et blanches. Le premier, exposé dans une vitrine du Penn Museum (fi g. 11), est un chef-d’oeuvre ; le visage ovale a les traits fi ns, les yeux rouges étirés, les aplats triangulaires sont noirs sur les joues et blancs à la hauteur du nez et du menton. Le second masque est caractérisé par une très grande bouche pointue ; vendu chez Drouot – 9-11 février 1930 – il est répertorié aux archives Yale sous le numéro 7975. LES MASQUES OFFERTS AU GRAND DOCTEUR Gertrude Koch, infi rmière en chef du docteur Albert Schweitzer, rapporta dans les années 1950 plusieurs masques galwa. Le premier masque (fi g. 16) se caractérise par le front blanc au triangle noir, de gros yeux globuleux colorés d’ocre rouge foncé, fendus du nez aux tempes, le nez fi n coloré de noir ainsi que le bas du visage ; vendu chez Ader Picard Tajan à Paris le 21 mai 1990, lot 73, il atteint un prix record pour un masque galwa. Le second masque (collection privée Paris), haut de trente-cinq centimètres, est de grande qualité (fi g. 19) ; il représente l’archétype du masque galwa ovoïde avec le triangle noir inversé ; ayant le front en surplomb, il se caractérise par d’importantes paupières arrondies rouges et blanches qui rappellent les masques kidumu des Téké Tsaye ; les yeux, représentés par de petites fentes, sont cerclés de noir. La bouche minuscule, fardée de rouge, est projetée vers l’avant. La patine au kaolin sur le front et le bas des joues est remarquable. Un troisième masque a également été identifi é en mains privées (fi g. 17). Il a appartenu à Marcel de Schryver (propriétaire de la galerie Témoin à Genève). L’objet se caractérise par cette couleur de brun foncé avec un immense triangle noir sur le front qui, à la différence des autres masques galwa, ne va pas jusqu’aux sourcils. Les pommettes sont saillantes et le bas du menton est aussi coloré de noir. Enfi n, un autre masque appartenant au musée de Berg en Dal (Pays-Bas) (fi g. 15), daté de 1930, fut rapporté par un docteur hollandais travaillant avec Albert Schweitzer qui l’aurait reçu en cadeau d’un chef de village pour la naissance d’un enfant. De style ovoïde, il a le menton pointu mis en valeur par sa collerette de raphia. Le triangle noir du front est inversé par un triangle orange et noir, ce qui est exceptionnel. LES MASQUES AU TRIANGLE NOIR Trois autres masques au triangle noir inversé sur le front et le bas du visage ont gardé, du moins partiellement, leur parure de raphia. Le premier, de grande qualité, appartient au musée d’Art moderne de Paris, ancienne collection Alberto Magnelli (fi g. 13) ; de style plat comme les masques vuvi-tsogho, il a des yeux fi ns et étirés jusqu’aux tempes comme celui de Berg en Dal. Deux autres masques, appartenant l’un au musée Barbier-Mueller de Genève (fi g. 14) et l’autre au musée des Arts et Traditions de Libreville (MNATG 65-01-06), ont les yeux fardés de rouge en amande étirée jusqu’aux tempes. Le Musée historique et ethnographique de Saint-Gallen conserve également un masque de grande qualité (fi g. 18) ; sa caractéristique est d’avoir sur le front un triangle fi n dont la couleur
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