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105 VARIANTES STYLISTIQUES Les masques galwa ont des formes variées : plates et ovales avec un front bombé, ou bien convexes avec un visage ovoïde, ou encore rectangulaires aux angles arrondis. Le marqueur culturel est le triangle noir, rouge ou blanc, opposé au niveau du front et de la bouche. Les sourcils noirs sont arrondis ou allongés, les yeux plus ou moins globuleux, colorés d’ocre rouge, sont étirés du nez aux tempes et fendus. Cette fente protège les danseurs du soleil, améliorant leur acuité visuelle. Certains masques ont un détail caractéristique, un petit miroir rond sur le front symbolisant le troisième oeil. Une photo du père Trilles27, datée de 1903, d’un « Féticheur fang de la société initiatique du Ngil » porte un masque de type okukwé, avec un triangle noir sur le front et un petit miroir rond posé sur une couronne de fi bres (fi g. 6). Si tous les masques galwa ont un nez fi n et géométrique, les bouches offrent des formes variées et se situent à différentes hauteurs du visage. Certaines, petites aux lèvres fi nes, sont projetées à l’avant, d’autres sont arrondies en forme de croissant, d’autres encore, très grandes et pointues, englobent le menton. Les masques n’ont pas d’oreilles pour la majorité. FIG. 22 (CI-DESSUS) : Masque. Galwa, Gabon. Bois, kaolin, ocre rouge et poudre noire de charbon. H. : 33 cm. Collection privée. FIG. 23 (À GAUCHE) : Planche VI du texte Masques de Leo Frobenius (1898) fi gurant un masque galwa, Gabon, du Museum für Volkerkunde de Hambourg. Extrait de Masques, Musée Dapper, p. 366, fi g 51, planche VI. LES MASQUES DU XIXE SIÈCLE Un masque phare, datant de 1820, ayant appartenu à Stephen Chauvet est exposé dans les vitrines du musée du quai Branly - Jacques Chirac (fi g. 3). D’une taille de trente centimètres, il symbolise l’archétype galwa avec le triangle noir inversé sur le front et le bas du visage, la face colorée en aplat blanc et orangé ; ce masque a le front moucheté de ces deux couleurs avec un effet d’opposition. Ses petites taches blanches représentent les étoiles (minanga) ; elles incarnent les esprits parvenus dans l’au-delà, les « yeux des hommes morts »28. Léo Frobenius dessina un semis de points sur un masque de Loango29. Deux masques de grande qualité et datés de la fi n du XIXe. siècle (1897 et 1887) présentent des similitudes par leur forme ovoïde. Le premier (fi g. 5), exposé à la galerie Leloup, se caractérise par une collerette dégageant le visage triangulaire. Les épais sourcils sont en surplomb et les yeux ont des fentes obliques. Le front bombé a un large triangle


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