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FEATURE DOSSIER 100 FIG. 12 (À GAUCHE) : Okukwè, peuple Omyene. Archives du musée national des arts et traditions de Libreville, Gabon. FIG. 13 (CI-DESSOUS) : Masque. Galwa, Gabon. 1880 - 1920. Bois, fi bres végétales et pigments. H. : 50 cm. Ex-coll. Alberto Magnelli Paris. Centre Pompidou, musée national d’art moderne – centre de création industrielle, inv. AM 1984-350. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat. PAGE SUIVANTE, DE GAUCHE À DROITE FIG. 14 : Masque. Galwa, Gabon. Bois, fi bres végétales, kaolin, ocre rouge et poudre noire de charbon. H. : 36 cm. Collecté vers 1963 par Philippe Guimiot. Musée Barbier Mueller, Genève, inv. 1019-63. © Archives ABM, photo : studio Ferrazzini-Bouchet. FIG. 15 : Masque. Galwa, Gabon. Bois, fi bres végétales, kaolin et poudre noire de charbon. H. : 56 cm (avec fi bres). Berg en Dal, inv. : 563-2. De nombreux clans vivaient dans le même village, soumis à une hiérarchie, dont le chef (oga) avait les yeux toujours maquillés de kaolin ; l’oga possédait la corbeille des ancêtres, alumbi, avec les crânes et le bâton de mpèmba ; ce reliquaire était entreposé dans une case sacrée interdite à toute personne étrangère au clan familial ; une torche était allumée tous les soirs et surveillée par le gardien maquillé lui aussi sur le front et le bras droit de mpèmba. Avant de quitter le village pour un voyage, l’oga prenait soin de se marquer de mpemba le front, le bras droit et la poitrine. Autrefois, seuls les chefs décédés avaient leurs lèvres maquillées au kaolin. NKOMBÉ, LE ROI-SOLEIL Au milieu du XIXe siècle, au village d’Adolinanongo (dont le nom revient à « où l’on voit passer les tribus »), s’imposa un homme politique de premier plan, Nkombé. Ce personnage à l’oeil vif et la tête haute « n’avait été jusqu’alors qu’un vulgaire marchand d’esclaves, et l’un des plus cruels » (…) « en somme de beaucoup le plus intelligent des nègres de ces contrées »17. Il était un féticheur puissant, un oganga redouté parce qu’il avait été initié par les maîtres les plus habiles du cap Lopez. Doué d’une rare lucidité, il avait une vision du pouvoir en rupture avec le passé et créa un comité de sages chargé de corriger les coutumes anciennes afi n d’établir une nouvelle constitution. Nkombé engagea des réformes et une nouvelle organisation politique. Entre 1866 et 1870, jouissant d’une certaine considération, il sut attirer les factoreries européennes Hatton et Cookson. En 1873, le commerce était prospère au moment du séjour d’Alfred Marche et du marquis de Compiègne qui lui donnèrent le titre de « Roi-Soleil», une allusion à son nom indigène et à son haut-de-forme cerclé d’un gros galon orné d’un soleil. Nkombé comprit le premier qu’en s’appuyant sur les Blancs, il pouvait s’enrichir et, en août 1873, il signa un traité avec l’amiral du Quilio qui cédait le pays Galwa à la France. Nkombé était en outre intraitable. Ayant introduit la loi du talion (okundako) – qui tue par l’épée périt par l’épée, qui tue par le bâton est battu à mort – il n’épargna pas sa famille, et fi t décapiter sa femme Maya, qui voulait divorcer ; sa tête fut jetée dans l’Ogooué. De même,


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