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90 FIG. 15 (À GAUCHE) : Frederick Weygold, d’après Rocky Bear (Ínyan Mató, Oglala Lakota), Cérémonies de la Société des Rêveurs de Wapitis. C. 1907. Aquarelle et crayon graphite sur papier. 59,4 x 91 cm. Speed Art Museum, inv. 2016.4.14. Parmi les nombreux dessins de Weygold représentant des objets de la collection Lenders fi gurait cette mousseline peinte par Rocky Bear, interprétée pour l’artiste par Shot In The Eye comme étant une représentation des cérémonies sacrées des Lakotas Rêveurs de Wapitis, qui étaient supposés avoir été investis de pouvoirs particuliers sur les femmes. Au centre, un clown heyoka à capuche noire charge un cavalier portant un masque de bison. La peinture originale fut proposée en 1909 au Museum für Völkerkunde de Berlin, qui ne l’a cependant pas achetée. On ignore où elle se trouve aujourd’hui. FIG. 16 (CI-DESSUS) : Frederick Weygold, Flat Iron (Maza Blaska, Oglala Lakota). 1909. Épreuve gélatino-argentique. 9,2 x 11,3 cm. Speed Art Museum, inv. 2016.4.113f.6c. Photographe amateur de talent, Weygold collectionnait également les photos d’Indiens. Ce portrait de Flat Iron, « un gentleman affable doté d’un irrésistible humour grinçant », faisait partie des cent photos prises par Weygold pour le musée de Hambourg dans la réserve de Pine Ridge. Weygold souligna que les deux pipes représentées au moyen de perles sur la manche du manteau de Flat Iron indiquaient qu’il avait pris la tête d’un groupe de guerriers à deux reprises. amérindiens en étudiant d’importantes collections muséales américaines. Son livre consacré aux arts décoratifs des tribus des Plaines s’inspire de ses dessins. Publié, il aurait constitué un travail d’avant-garde déterminant, notamment parce qu’il présentait quelques rares exemplaires abrités dans des musées européens. Il ne verra malheureusement jamais le jour, entre autres à cause du coût exorbitant de son édition en couleurs. En 1934, une exposition de ses peintures et dessins de sujets amérindiens est organisée au J. B. Speed Memorial Museum, qui vient d’ouvrir ses portes. Elle connaît un succès sans précédent, attirant plus de dix mille visiteurs en trois semaines. Temporaire au départ, l’exposition se mue en une « galerie indienne » permanente dont Weygold devient le conservateur, activité qu’il exerce gracieusement. L’exposition présente également un grand nombre d’oeuvres de l’artiste suisse Karl Bodmer, qui avait accompagné Maximilian, prince de Wied, lors de son voyage en amont du Missouri de 1832 à 1834. À l’époque, Bodmer est pratiquement inconnu de tous, y compris des spécialistes aux États-Unis. Cependant Weygold le considère à juste titre bien supérieur au populaire George Catlin, tant pour son talent d’artiste que pour ses vastes connaissances. En donnant sa collection amérindienne au Speed Museum (notamment les objets collectés dans l’Oklahoma en 1937), Weygold entraîne l’acquisition par le musée d’autres oeuvres d’art majeures des Indiens des Plaines. Quand il décède en 1941, personne ne reprend le fl ambeau. Lorsque


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