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78 FIG. 8 : Cimier hemba. Yaka, RDC. Première moitié du XXe siècle. Bois, pigments et fi bres naturelles. H. : 50,8 cm. Cincinnati Art Museum, don de la Edwards-Britt Collection, inv. 1978.436. Photo : Rob Deslongchamps. les personnalités de haut rang ont contribué au développement de la production artistique traditionnelle. Un poteau de véranda de l’artiste yoruba Agunna d’Oke Igbira (mort en 1930) trône au coeur de la salle. Sa présence est renforcée par un rideau de gaze en arrière-plan représentant le palais d’Ise- Ekiti, d’après une photo prise par William Fagg en 1958. Bien qu’elle ne soit pas directement liée aux origines de l’objet et de l’artiste en question, cette image permet une contextualisation et théâtralise l’entrée de la galerie (fi g. 7). Le poteau est entouré d’objets d’autorité dont une corne à boire des Grassfi elds du Cameroun, des bâtons, une hache cérémonielle songye et une herminette pende. « Porteurs de masques et danseurs » s’intéresse à un éventail d’objets spécifi ques ainsi qu’aux motivations et aux circonstances à l’origine de leur création. Le nombre très limité de vitrines contribue certainement à accentuer l’impact de l’installation. Plusieurs masques, marionnettes, bâtons de danse et instruments de musique sont exposés à hauteur des yeux, sans aucune entrave. La pièce maîtresse de cet espace est le masque d’épaule d’mba baga, avec en toile de fond une photo agrandie prise sur le terrain par Frederick Lamp en 1986. Surprenante et dynamique, cette photo permet aux visiteurs de connaître le contexte d’origine de ces spectacles vivants, non seulement pour ce type de masque d’épaule, mais également pour d’autres oeuvres exposées (fi g. 10). Une trompe à embouchure latérale en ivoire issue de la Doane Collection ainsi que des cloches doubles et des hochets doubles originaires d’Afrique équatoriale rappellent aux visiteurs le rôle de la musique dans le cadre des mascarades. Parmi les objets phare de cette section fi gure un masque hemba yaka qui se distingue par la qualité sculpturale de son visage délicat (fi g. 8). Les deux derniers thèmes, « Savants et guérisseurs » et « Foyer, famille et soi » occupent un espace extrêmement réduit. Les deux sections sont aménagées dos à dos le long de l’artère centrale de la galerie, offrant ainsi un contraste pertinent et probablement avéré entre les arts sacrés d’un côté et les arts séculiers de l’autre. « Savants et guérisseurs » met en lumière le rôle de l’art comme réponse à des besoins individuels à travers une utilisation rituelle précise, et souligne la collaboration nécessaire entre les divers personnes concernées – l’expert en rituel et le patient – pour la commande d’une oeuvre d’art tout comme pour MUSÉE À LA UNE


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