CINCINNATI ART MUSEUM 77 FIG. 7 (À DROITE) : Poteau de véranda réalisé par Agunna d’Oke Igbira (mort vers 1930). Yoruba, Nigeria. Début du XXe siècle. Bois et pigments. H. : 147,3 cm. Cincinnati Art Museum, acquisition du musée grâce au Lawrence Archer Wachs Fund, inv. 2003.271. Photo : Rob Deslongchamps. couvercle ornés de motifs géométriques variés, tous originaires de la côte de Loango, présentent un autre « visage » de la Steckelmann Collection (fi g. 3). Bon nombre de ces objets s’avèrent être en effet des oeuvres de commande, que Steckelmann avait sollicitées auprès des artistes locaux, contribuant probablement à une hausse de la production au sein de communautés entières d’artistes et d’artisans à mesure que sa renommée de collectionneur se répandait dans la région. Par exemple, le fait que le fond de nombreux paniers à couvercle ne soit pas tissé mais réalisé à l’aide d’un panneau de bois suggère une production sur demande. De la même manière, les défenses sculptées, les fi gurines et les accessoires étaient créés en guise de souvenirs pour les étrangers, déjà à cette époque. C’était vraisemblablement le cas d’autres sculptures de la collection, notamment des masques lumbo et vili ou encore des bâtons de chef sculptés, à en juger par l’absence presque totale de marques d’utilisation. Par la suite, de nombreux dons sont venus étoffer la collection africaine du CAM. William Howard Doane fi t don de nombreux instruments de musique entre 1914 et 19194. L’enrichissement signifi catif de la collection grâce à des masques et des sculptures d’Afrique occidentale et centrale s’explique en grande partie par la générosité des collectionneurs de Cincinnati, Adrienne Britt et Charles Edwards, qui ont effectué plusieurs dons au cours des années 1970 et 19805. Un grand nombre d’acquisitions et d’importants dons ont eu lieu à la fi n du XXe et au début du XXIe siècle, dont une fi gure mumuye et une fi gure de pouvoir kongo (fi g. 5 et 6). VARIATIONS SUR LE MÉCÉNAT Steckelmann bâtit depuis sa condition de mécène ce qui est aujourd’hui l’assise des collections africaines du CAM. Special Requests explore de ce fait le thème du mécénat en présentant quelque cinquante oeuvres représentatives, choisies principalement pour leur intérêt visuel et leurs qualités esthétiques. Qu’elle ait été destinée à un Africain ou créée spécialement pour Carl Steckelmann, chaque oeuvre exposée dans Special Requests témoigne du rôle fondamental des mécènes au sein du processus de création. Outre la partie dédiée à Steckelmann, quatre espaces thématiques complètent le parcours. « Chefs », le premier espace accueillant les visiteurs qui arrivent par la galerie des antiquités occidentales du musée, se penche sur la manière dont
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