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ACTUALITÉ MUSÉES Histoire des objets perlés d’Afrique PRINCETON—Les objets perlés exposés dans Beading African History au Princeton Art Museum documentent 64 des pans majeurs de l’histoire du commerce et de la culture. Portées pendant des siècles par des rois, des chefs, des prêtres et leurs familles, les perles ont transformé et transcendé l’ordinaire, tout en symbolisant le rang, et le prestige. Au XVIe siècle, les Africains ont échangé de l’or, de l’ivoire, puis des esclaves, contre des perles de verre produites à Venise et en Bohème (dans l’actuelle République tchèque). À la suite de l’exode forcé de millions d’Africains provoqué par la traite des Symboles de Soi DAVENPORT, IOWA—Dans le sud de l’Afrique, les arts ont longtemps servi à affi rmer l’identité et le statut, ainsi qu’à offrir des repères visuels, aussi bien pour les individus que pour le groupe. La présence d’éléments formels uniques permettant d’attester des identités culturelles, sociales et individuelles déterminées est évidente dans les objets créés par les artistes de cette région. Symbols of Self: Art and Identity in Southern Africa, à l’affi che au Figge Art Museum, s’intéresse à ces repères visuels par le biais d’une sélection d’oeuvres issues de la collection permanente de l’University of Iowa Museum of Art et produites par des artistes Zulu, Xhosa, Sotho du Sud, Ndebele et Tsonga-Shangaan. De récipients à bière à des objets perlés, l’exposition met en lumière le rôle des arts visuels en matière d’expression de l’identité du groupe et de promotion du statut personnel et sociopolitique des individus propriétaires des objets, dans un contexte marqué par l’interaction et l’échange. L’University of Iowa Museum of Art a été gravement touchée par des inondations en 2008. Les fonds qui sont restés intacts comportent une collection d’art africain d’envergure internationale. Cette installation, supervisée par le conservateur David M. Riep de l’université du Colorado, fait partie de son projet en cours consacré aux expositions hors-les-murs. À GAUCHE : Ceinture yet. Kuba, RDC. XXe siècle. Perles de verre, cauris et autres coquillages, cuir, tissu, raphia. L. : 170,2 cm. Princeton Art Museum, don de la Holly and David Ross Collection, inv. 2015-6682. EN BAS À GAUCHE : Tunique perlée. Yoruba, Nigeria. Fin XIXe – début XXe siècle. Perles de verre et de pierre, tissu, fil. 101,6 x 71,1 cm. Princeton Art Museum, achat du musée, Fowler McCormick (promotion 1921) Fund, inv. 2012-77. esclaves, les perles et les coquillages utilisés comme monnaie d’échange devinrent les artefacts d’un système asymétrique de pouvoir et de richesse. Lorsque la Conférence de Berlin de 1884-1885 entraîna le partage du continent africain entre les puissances coloniales européennes, les perles vendues par les régimes coloniaux inondèrent les marchés d’Afrique. Dès lors, les artistes africains se sont servis de perles pour créer et pour orner des oeuvres de tout genre : couronnes, couvre-chefs, tenues de personnalités politiques et religieuses, sculptures, etc. Enfi lées sur une lanière, recouvrant une sculpture ou cousues sur du tissu, les perles possèdent par essence une souplesse qui a permis aux artistes de faire passer des messages liés à leurs croyances, à leur organisation politique et à leur identité. À GAUCHE : Figures n’wana. Tsonga-Shangaan, Afrique du Sud. Vers 1950. Enveloppe en tissu, rocailles en verre, tendon, bois, métal. H. : 20,3 cm (figure de gauche) et 25,4 cm (figure de droite). University of Iowa Museum of Art, achat du musée à l’aide de fonds de la Stanley-University of Iowa Foundation Support Organization, 2008.5 (figure de gauche) et 2008.4 (figure de droite).


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