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48 CI-DESSUS : Détail de Makassan story, peinture sur papier de Charlie Matjuwi Burarrwanga (c. 1934- ) MEG Inv. ETHOC 065763. © MEG, photo : J. Watts. À GAUCHE : Ensemble de boomerangs. Australie. © MEG, photo : J. Watts. EN BAS À GAUCHE : Statue de Paddy Henry (Teeampi) Ripijingimpi (c. 1925-1999). Années 1970. MEG Inv. ETHOC 040353. © MEG, photo : J. Watts. CI-DESSOUS : Pointe de lance. Australie, Pilbara, rivière Sherlock Ngarluma. Début du XXe siècle. MEG Inv. ETHOC 014729. © MEG, photo : J. Watts. ACTUALITÉ musées churingas, ces objets sacrés chez les Arrernte, peuple aborigènes du centre de l’Australie. Une telle démarche s’inscrit dans le vaste mouvement de réappropriation par les Aborigènes du discours sur leur patrimoine et sur leur histoire. De la peinture acrylique des années soixante-dix au projet Ghostnet Art, le visiteur voyage donc à travers le temps, depuis soixante mille ans jusqu’à nos jours, au gré des luttes identitaires aborigènes. Car plus qu’esthétique ou utilitaire, l’art revêt ici un caractère militant et revendicateur. Les relations tumultueuses entre les autochtones et les colons sont au coeur du parcours. En témoigne cette pétition écrite en 1963 sur une écorce adressée par les Aborigènes de la terre d’Arnhem au Parlement australien. Ainsi, tel un boomerang qui retourne à son lieu de départ, l’exposition redonne enfi n la parole aux peuples aborigènes. L’effet boomerang GENÈVE−Le Musée d’ethnographie de Genève présente du 19 mai 2017 au 7 janvier 2018 une collection inédite mettant à l’honneur le patrimoine culturel de l’Australie autochtone. Intitulée L’effet boomerang. Les arts aborigènes d’Australie, celle-ci retourne aux sources d’un art profondément ancré dans son territoire ancestral, en osmose avec la nature. Dans un cadre contemporain, le public découvre des procédés d’une grande richesse formelle refl étant une multitude de peuples et de cultures reliées entre elles. En effet, à l’arrivée de l’explorateur anglais James Cook en 1770, l’Australie est bien loin d’être une « terre de personne », comme il l’affi rme. Elle compte en réalité une mosaïque de sociétés mouvantes et dynamiques riches de deux cent cinquante langues. À travers une série d’objets utilitaires et d’artefacts, tels que boomerangs, propulseurs, massues, bâtons de message, etc., le visiteur plonge dans la vie quotidienne des Aborigènes. Et immanquablement, par le biais de nombreuses pièces et récits mythologiques captivants, il découvre leur philosophie et leur spiritualité. Une question s’est néanmoins posée au MEG, devenu dépositaire de collections exceptionnelles : comment présenter des pièces secrètes et sacrées sans les dénaturer ? Pour ce faire, le musée suisse a fait appel à l’artiste aborigène Brook Andrew qui a imaginé comment exposer des


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