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PERSONNALITÉ 126 FIG. 13 (EN HAUT) : Pierluigi Peroni entouré d’enfants en Namibie, 1991. FIG. 14 (CI-DESSUS) : Masquette. Dan, Côte d’Ivoire / Libéria. Alliage de métaux. H. : 5,3 cm. plus de quatre-vingts tiroirs pour y ranger correctement une partie de la collection de bronzes. Je compte y placer mille cinq cents objets au total, et chaque tiroir sera réservé à des pièces d’une ethnie ou d’une typologie déterminée. T. A. M. : Rassurez-moi au moins sur un point : la collection de miniatures africaines est la seule que vous possédez ? P. P. : Absolument pas ! Ma pathologie est vraiment grave : il n’y a pas un soir où, en rentrant du travail, je ne passe un long moment au téléphone ou sur mon ordinateur à traquer des objets. En plus des miniatures, je possède une grande collection de couteaux, largement publiée et aujourd’hui close. J’ai également une importante collection de carabines Winchester anciennes, utilisées dans les années 1800 et au début des années 1900. Et puis, je collectionne aussi des choses assez triviales comme des bouchons de champagne. P. P. : Beaucoup… Tous n’ont évidemment pas la même qualité ! J’ai un bon nombre de pièces mineures que j’ai dû acheter parce qu’elles formaient un lot, pour une oeuvre que je convoitais véritablement. Ces objets modestes sont cependant restés dans ma collection : je m’en sers parfois pour faire des échanges, ou tout simplement comme spécimens de comparaison. Autrement dit, le nombre d’objets que je possède ne correspond pas au volume de ce que je considère être ma collection d’un point de vue qualitatif. Pour ne donner que l’exemple des bronzes, j’en ai plus de dix-huit mille. C’est énorme. Mais, je n’estime qu’à trois ou quatre mille les pièces intéressantes, et à mille les oeuvres de qualité muséale… Vous me direz, c’est quand même un beau total ! En ce qui concerne les objets en bois, je dois en avoir deux mille environ. Quant aux oeuvres en ivoire, elles sont autour de deux cents. T. A. M. : Comment vit-on avec une collection d’une telle envergure ? P. P. : Ma collection – ou devrais-je dire mes collections, car j’ai remarqué que ce que j’ai est plutôt une somme de groupes d’objets formant un ensemble cohérent – est dispersée dans diverses parties de ma maison et de mon bureau. Je connais chacune des oeuvres que je possède mais, cela va de soit, elles ne sont pas toutes exposées. J’en conserve beaucoup dans des tiroirs ou dans des boîtes, et seules les plus belles sont présentées au regard. Je consacre beaucoup de temps à penser l’organisation de la collection. Par exemple, je suis maintenant en train de superviser la construction d’une grande étagère de plus de six mètres avec un rayonnage pour ma bibliothèque d’art africain, et


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