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116 merveille aux motifs sculptés en trois dimensions. Le corps osseux est percé en différents endroits pour obtenir une décoration ajourée. C’est de cette manière que les Asmat fabriquent leurs poignards les plus prestigieux (fi g. 13 et 17). Toutefois, dans la majorité des cas, les corps osseux des poignards asmat présentent une surface plate, dépourvue de décorations. L’ornementation se limite à l’extrémité de l’articulation, qui est entourée d’un fi let tressé auquel sont fi xés des amas de plumes et d’autres extensions. Ici, la décoration se traduit par l’ajout de différents matériaux au poignard. B D C A Des poignards dignes d’intérêt sculptés dans des fémurs humains sont illustrés sur la fi g. 17. Les artistes bénéfi cient d’une plus grande liberté artistique en raison du contour relativement arrondi de l’os. L’ornementation comprend des motifs graphiques élaborés, mais également des fi gures complètes sculptées dans la partie arrondie. Bien qu’ils ne fassent pas réellement partie du groupe des poignards, les harpons doivent ètre mentionnés, compte tenu de leur aspect similaire à celui des poignards (fi g. 18). Dans ce cas précis, seul le corps osseux du fémur humain est utilisé et les deux articulations sont retirées. Des incisions obliques forment les ardillons du harpon. La moitié du corps osseux cylindrique de la partie supérieure est enlevée et une structure spéciale est créée afi n de fi xer le harpon à un long bâton propulseur. Deux chevilles de bois biseautées et semi-arrondies (b et d) sont attachées au corps osseux à l’aide de fi bres végétales solides. Un bâton propulseur (c) peut venir s’insérer entre ces deux chevilles. L’extrémité des fi bres végétales forme une boucle que l’on fait passer dans un trou percé dans l’os afi n de fi xer fermement la structure au harpon. Située sous ce trou, une petite cale en bois (a) sert à vérifi er le bon alignement du bâton propulseur et du harpon. Une longue corde est attachée à la boucle afi n de garder le contact avec la proie une fois que le harpon a été propulsé ou au cas où le chasseur lâche le bâton. Les poignards se portent le plus souvent sur la partie supérieure du bras, dans une gaine tissée au moyen de fi bres végétales (fi g. 19b). Durant certaines danses de cérémonie, les membres importants et prestigieux du clan portent des tiges décoratives en os, également sur le haut du bras (fi g. 19a). Ces tiges possèdent souvent un petit trou à l’une de leurs extrémités destiné à attacher des plumes ou des colliers de graines. Leur grande taille et leur surface plane suggèrent qu’elles proviennent du tibia d’un casoar (fi g. 20). Certains poignards sont également issus de la mâchoire inférieure du crocodile. La partie frontale, munie de quelques dents, forme le manche, tandis que la partie qui s’articule à la tête est découpée pour fabriquer la pointe du poignard (fi g. 21). La surface des os de crocodile présente, avec le temps, une patine brillante de couleur sépia, tandis que les rainures prennent un ton brun foncé, ce qui procure un bel effet esthétique. L’extrémité supérieure côté manche est enveloppée FIG. 19a-b (CI-DESSOUS) : Montage photographique montrant, sur l’image en arrière-plan, la façon dont une tige osseuse cérémonielle est fi xée au bras à l’aide de deux petites bandes. Au premier plan, on aperçoit la gaine dans laquelle est fi xé le poignard sur le haut du bras. FIG. 18a-b (À GAUCHE ET CI-DESSUS) : Harpon en fémur humain. Peuple Asmat. L. (sans fi bres) : 28 cm. Le dessin illustre les éléments en bois (a, b, c et d) qui sont utilisés pour fi xer un long bâton propulseur au harpon.


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