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ART ET SCIENCES 110 PARTIE DU HAUT Fe-b Fe-a VUE LATÉRALE FACE DOS Fe-b Fe-a FIG. 4 (EN HAUT) : Fémur et poignard dérivé. Région du Sepik. H. : 22 cm. Collection particulière. L’articulation associée au tibia (Fe-b) est massive et fournit suffi samment de matière à l’artiste pour créer des décorations sculpturales. Les poignards sont relativement courts. FIG. 5 (EN HAUT, MOITIÉ DE DROITE) : Vue latérale des éléments en fi g. 4. Collection particulière. On y voit la tête d’oiseau sculptée et la courbure de l’os, typique du fémur. La ligne tracée met en évidence cette courbe. du bord. Elle servait à attacher les touffes de fi bres végétales, comme le montre l’exemplaire de la collection Biro (dessin sur la fi g. 8). Le tarse est également utilisé de deux manières distinctes. Cet os possède lui aussi une crête qui part du corps osseux vers l’articulation, face au tibia (Ta-a), mais ici la crête suit l’axe du corps osseux (fi g. 9). Juste en dessous de l’articulation se situent deux trous destinés au passage des nerfs et des vaisseaux sanguins. Ces trous sont astucieusement mis à profi t par les artistes pour concevoir des masques : ils représentent les yeux, tandis que la crête osseuse forme le nez. Soit dit au passage, on retrouve un visage semblable, sculpté dans du bois, sur un bouclier nyaura iatmul du Metropolitan Museum of Art de New York (Campbell 1988). Il s’agit là d’un exemple de l’utilisation ingénieuse et inventive des particularités anatomiques de l’os à des fi ns d’ornementation. La partie distale du tarse présente trois protubérances qui s’articulent aux doigts de l’oiseau (fi g. 10, Ta-b). La fi gure comprend une vue frontale de la serre afi n de montrer comment ces protubérances viennent s’insérer dans les os de la serre. Le poignard fi gurant à côté de l’os présente manifestement les mêmes caractéristiques (fi g. 10). (fi g. 6, Ti-b). La coupe transversale indique clairement une différence de courbure entre la face avant et la face arrière. C’est cette caractéristique qui permet de distinguer un tibia de casoar d’un fémur humain (voir plus bas également). Cette surface plane se prête parfaitement aux décorations abondantes, comme en témoignent, entre autres, les poignards de la région Abelam. Lorsque l’autre extrémité du tibia (Ti-a) est utilisée pour former la poignée du poignard, il en résulte une forme tout à fait différente. Une crête émerge du corps osseux pour rejoindre l’articulation faisant face au fémur et s’incurve depuis l’axe du corps osseux vers le fl anc de l’os (fi g. 7, illustrée par la ligne centrale sur le dessin). Cette crête est parfois mise à profi t par l’artiste. Par exemple, les surfaces jouxtant la crête sont volontairement aplanies afi n de favoriser une ornementation abondante proche du diptyque. Ce type de poignard est emblématique du peuple Kwanga, comme le confi rment les oeuvres que l’on trouve sur les frises des maisons réservées aux hommes (Newton 1989). Un autre type de poignard, affi chant les mêmes caractéristiques anatomiques, est relativement rare (fi g. 8). Ici, la plus grande articulation alaire est perforée le long


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