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109 FIG. 3 (À DROITE) : Vue d’ensemble des os de la patte avec les poignards correspondants. Les poignards ont été disposés à côté des os à partir desquels ils ont été sculptés. Sur cette vue arrière, les traits anatomiques ne correspondent pas toujours aux poignards montrés (voir les fi gures ci-dessous pour ce type de détails). Toutes les photos de poignards ont été réalisées par Jan van Esch. FÉMUR Corps Fe-b Ti-a TIBIA Ti-b Ta-a TARSE Fe-a FIG. 2 (À GAUCHE) : Patte gauche vue de derrière avec nomenclature des os. Dans les images suivantes, cette patte sera toujours présentée de cette manière. Afi n de les comparer de façon appropriée avec les os, certains poignards sont présentés en position renversée. Les différentes articulations sont identifi ées au moyen d’acronymes : Fe-a, etc OS DE CASOAR Le casoar est un grand oiseau agressif relativement similaire à l’autruche, bien que plus petit. Particulièrement grands par rapport à l’ensemble du squelette (fi g.1), les os des pattes sont les seuls employés pour confectionner des poignards. Certains exemplaires ont parfois des pointes faites d’ongles. La fi gure 2 illustre une patte gauche vue de derrière et indique la nomenclature de ses différentes parties, auxquelles nous avons attribué un acronyme de façon à nous y référer plus aisément par la suite. À partir de cette image de la patte, nous avons examiné un ensemble de poignards aux qualités esthétiques variables. Le premier constat auquel nous avons abouti en alignant les divers spécimens, c’est qu’ils avaient tous été sculptés à partir des os les plus gros des pattes – le fémur, le tibia et le tarse. En les orientant suivant différentes positions (fi g. 3), leur identifi cation à des os concrets n’en n’a été que plus aisée. Le fémur est relativement court, mais il est robuste et présente une articulation massive face au tibia (Fe-b). L’os est légèrement courbé et plutôt plat à proximité de cette articulation. L’on retrouve ces caractéristiques dans les poignards fabriqués au moyen du fémur (fi g. 4). De petite taille, ils possèdent une large poignée solide. Le manche est assez étroit et présente la courbe typique du fémur qui apparaît clairement sur la vue latérale du poignard (fi g. 5, courbe mise en évidence par la ligne tracée à côté de la vue latérale). La surface plane du manche s’avère idéale pour l’ornementation, comme on peut voir sur le calque en fi gure 4. La grosse articulation est également propice à la sculpture. Sur cet exemplaire, elle est sculptée en tête d’oiseau. Les poignards présentent parfois une extrémité émoussée et arrondie, ce qui laisse penser qu’ils étaient probablement utilisés comme outils pour creuser la terre des jardins ou lors de cérémonies liées à la culture de l’igname. Cette dernière pratique est décrite par Gerd Koch dans son étude du peuple Abelam (Koch 1968). L’os de l’objet en fi gure 6, issu des fonds du musée, provient du tibia d’un jeune oiseau. La rainure située entre l’articulation et l’os est toujours visible. Chez l’adulte, l’articulation et l’os grandissent simultanément pour former une masse solide. Sur la majorité des poignards en os de casoar, l’extrémité supérieure (à l’opposé de la pointe de la lame) est formée par l’articulation faisant face au tarse Ta-b Doigts


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