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HUNSTEIN 95 autour des lagons au nord et en amont des fl euves Sitipa et Salumei au sud (fi g. 1). Les colonies bahinemo ont toujours été relativement temporaires. Traditionnellement établies à des fi ns défensives sur les crêtes ou les collines, elles ont été déplacées en bordure des fl euves par les autorités provinciales et centrales afi n de simplifi er le processus d’administration. Leurs moyens de subsistance consistaient en l’extraction d’amidon à partir de la moelle des cycas, la cueillette d’aliments forestiers par les femmes et la chasse et la pêche par les hommes, ainsi que la récolte de produits issus de jardins faciles à entretenir1. Ces activités ont débouché sur un mode de vie semi-sédentaire. Quant aux villages bordant le cours principal du Sepik, leurs populations étaient sédentaires et se consacraient à l’exploitation intensive des ressources aquatiques et des cycas qu’elles troquaient contre du poisson avec les peuples de l’arrière-pays. En raison de ce mode de vie semi-nomade, les Bahinemo devaient s’absenter des villages pendant de longues périodes, ce qui laissait peu de place à la production d’une culture matérielle élaborée. Leurs tambours à fente étaient sculptés sommairement, comparés à ceux des populations du cours principal du Sepik. Les maisons de culte qui abritaient ces instruments n’étaient, quant à elles, que de banales structures (fi g. 8)2. Les habitants des monts Hunstein fabriquaient néanmoins des fl èches et des poignards en os de casoar ainsi que des boucliers subtilement sculptés et peints qui les protégeaient des fl èches et des lances ennemies lors des combats liés aux ressources territoriales, confl its qui s’accompagnaient également de pratiques comme la chasse aux têtes et peut-être le cannibalisme3. Les rituels bahinemo tournaient autour de l’initiation masculine. Les tambours à fente et les fl ûtes de deux types à embouchure terminale ou latérale – ces dernières étant plus courtes et jouées par paires – apparaissaient pendant la cérémonie. L’utilisation de masques en osier ajouré et des sculptures à crochets garra a été observée le 18 juillet 19674 par Douglas Newton lors d’un rite d’initiation dans le village bahinemo de Wagu établi sur les lagons au nord. Habituellement suspendues dans la maison de culte, les sculptures à crochets étaient décrochées lors des rituels afi n d’être portées par les danseurs. L’usage des sculptures similaires des Sanio et des Bitara n’a fait l’objet d’aucune publication. Néanmoins, leur utilisation devait être la même.


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