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MUSÉE À LA UNE 88 DE HAUT EN BAS FIG. 12 : Tiki. Taipivai, Nuku hiva. Roche volcanique. H. : 17,6 cm. Objet brûlé et brisé par la famille marquisienne qui l’avait découvert. Ancienne collection Fabrice Fourmanoir, Tahiti Collection particulière, Tahiti. Photo de l’auteur. FIG. 13 : Tiki janiforme. Basalte. H. : 12,3 cm. Ancien fonds du musée de Papeete. Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha, inv. 120. Photo : D. Hazama. FIG. 14 : Tiki doté d’une perforation au niveau de la nuque pour y attacher un lien. Basalte. H. : 12,2 cm. Acquis par le musée en 1976 par Anne Lavondès pour le Musée de Tahiti et des Îles lors d’une vente aux enchères à l’Hotel Drouot, Paris. Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha, inv. 5691. Photo : D. Hazama. point d’attache à une cordelette. Cette particularité pourrait permettre un rapprochement entre les tiki simples et les tiki doubles, dont Von den Steinen (2005 : 89) a rapporté un usage rituel durant la pêche à la tortue. La tortue était la nourriture réservée aux dieux et aux prêtres, et consommée avec restrictions par les chefs. Le prêtre en ordonnait la pêche lors des funérailles ou des périodes de sècheresse. Les dieux étaient « nourris » en premier et les offrandes (humaines, animales) étaient disposées au pied des tiki. Ces petits tiki de pierre ont pu être conservés dans des grottes sacrées près du rivage, comportant un autel à offrandes, fa’e houtu, dressé par les pêcheurs. Le tiki double (fi g. 13), était utilisé de deux manières par le tuhuka (spécialiste, savant, artisan) : soit il était jeté à l’eau durant un rituel d’oracle, présage d’une pêche réussie s’il était retrouvé le lendemain sur la plage, soit il était immergé puis ramené avec sa corde, comme s’il nageait, lorsque les tortues étaient rabattues dans le fi let. Le petit tiki simple avec sa perforation pourrait donc, lui aussi, avoir été utilisé comme le tiki double, suspendu à une corde et immergé dans la mer par un tuhuka à l’occasion de rituels pour la pêche à la tortue. PETITS TIKI DE BOIS Il existe un important groupe de tiki en bois de taille plus réduite. Ces derniers s’inscrivent globalement dans deux catégories suivant leur taille. Les plus grands mesurent en général entre quatre-vingts centimètres et un mètre (fi g. 18), tandis que les plus petits font plutôt entre quarante et soixante centimètres (fi g. 19 et 21). Plusieurs observateurs attestent aussi que les plus grandes statues pouvaient porter des habits et des parures. On remarque par ailleurs qu’elles possèdent une tête dont le diamètre est semblable à celui d’un crâne d’homme, permettant d’y fi xer une coiffe et des ornements. De plus, une ou deux excroissances se dressent souvent sur le crâne à l’instar des coiffures des prêtres et des chefs. Il est probable qu’elles servaient d’ancrage à des touffes de cheveux. En ce qui concerne les statuettes d’une quarantaine de centimètres de hauteur, certains récits les associent aux rituels et croyances liés à la pêche à la tortue. Dès le début du XIXe siècle, des témoignages attestent que des petits tiki de bois


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