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8800 FIG. 18 (À DROITE) : Coupe agere Ifa. Yoruba, Nigeria, royaume d’Owo. Première moitié du XVIIe siècle ? Ivoire. H. : 18,5 cm. Christie’s, South Kensington, 29 juin 1987, lot n°67. Hélène et Philippe Leloup, Paris/New York. Sotheby’s, Paris, 30 novembre 2010, lot n° 28. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo : Claude Germain. Ces « conversations » restituées dans la muséographie de l’exposition montrent une confi guration dont l’origine remonte à la bibliothèque d’étude, où les livres accompagnaient des collections éclectiques de peinture et d’antiques, et au cabinet de curiosités de la Renaissance où les spécimens d’histoire naturelle côtoyaient les productions exotiques des peuples lointains. Dans le bureau cohabitent harmonieusement une baigneuse assise de Jacques Lipchitz, un tondo de Martin Barré (fi g. 10) et une statue songye puissamment cubiste (fi g. 11). À la vive polychromie des abstractions de Hans Hartung, Serge Poliakoff et Sonia Delaunay répond la densité de la matière des hauts-reliefs des plaques en alliage cuivreux de format vertical du royaume de Bénin. Dans le salon du domicile, sur la cheminée en marbre un tableau de Nicolas de Staël est encadré par deux cimiers ci-wara bamana, comme en écho aux intérieurs éclectiques des collectionneurs de l’entre-deux-guerres. Dans l’espace domestique comme dans celui de travail, les goûts du collectionneur et de son épouse se complètent. La peinture est plus présente : les oeuvres de Simon Hantaï, Pierre Soulages, Peter Halley s’imposent face à un bouclier de la région de Blackwater en Nouvelle-Guinée, au graphisme tout aussi énigmatique ; évocation d’architectures imaginaires, Agitations de pierres d’Helena Vieira da Silva rencontre avec subtilité la matérialité du bois érodé d’un poteau de toguna dogon. La seconde partie de l’exposition se consacre aux oeuvres africaines, à l’exception d’un masque des Îles Tabar (fi g. 12), qui ont concentré l’intérêt du collectionneur ces quinze dernières années et montrent son apprentissage rapide et progressif au contact d’avis et de conseils d’experts. Au-delà des évocations d’une histoire longue du collectionnisme9, on relève une grande liberté dans la juxtaposition des « archétypes » et des « atypiques » qui constituent les choix du collectionneur : aux archétypes séduisants et raffi nés de la sculpture fang et baoulé, des styles épurés aux plus « baroques », à ces fondamentaux de la puissance créatrice des sculpteurs africains devenus des « classiques » – statue pré-dogon (fi g. 13), reine tshokwé (fi g. 14), maternité sénoufo, gardien de reliquaire kota (fi g. 15), statue masculine bangwa (fi g. 16), masque grebo, masque lega, pour n’en citer que quelques-uns –, succèdent des pièces plus atypiques, moins représentées dans les collections FIG. 17 (À GAUCHE) : Statue féminine. Bassa, Liberia. XIXe siècle. Bois, pigments, textile, fi bres végétales et perles de verre. H. : 60 cm. Ancienne collection Roger Bediat (1897 - 1958), Abidjan, avant 1958. Ancienne collection Hélène et Philippe Leloup, 1958. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo : Claude Germain. FIG. 19 (PAGE SUIVANTE, À GAUCHE) : Maternité. Luluwa, RDC. XIXe siècle. Bois et pigments. H. : 31 cm. Collectée par Karel Timmermans en 1959. Sotheby’s, Paris, 5 décembre 2006, lot n° 118. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo : Claude Germain. MUSÉE À LA UNE


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