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130 peintures. J’ai développé ainsi très tôt un profond intérêt pour l’art, doublé rapidement, comme je l’évoquais avant, par une passion pour l’histoire naturelle. Cependant, j’ai fait le choix d’une carrière médicale, pleine de potentiel à mes yeux et dont le principe est de regarder des images. J’aime le défi de l’interprétation, et dans mon métier il faut sans cesse analyser pour dégager les éléments les plus importants qui permettront au médecin de prendre la meilleure décision possible. Dans le domaine de la collection et de l’art tribal, je ressens un peu la même excitation. Face à une oeuvre, je suis particulièrement stimulé par la quête de ce qui fait sa qualité et sa singularité. Certaines pièces suscitent une émotion première qui s’estompe au fur et à mesure qu’on les regarde. D’autres ont une puissance et une force intérieures qui s’intensifi ent au fi l de l’observation. C’est à cela que l’on reconnaît une oeuvre d’art formidable ! En outre, apprendre à différencier ce qui est véritablement ancien et authentique fait partie du défi posé par une oeuvre. Y parvenir est source d’une grande satisfaction. T. A. M. : Vous vous démarquez de nombreux collectionneurs d’art tribal en vous concentrant surtout sur l’art de Nouvelle-Guinée et de Polynésie, au détriment des arts d’Afrique. Qu’est-ce qui vous attire particulièrement dans la culture matérielle de ces contrées ? M. M. : En effet, bien qu’aimant l’art africain, je ne collectionne que l’art océanien. Les raisons sont diverses. Mon amour pour la nature de cette région et ma rencontre avec les habitants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée y sont pour beaucoup. Le caractère unique et varié de la nature de cette région la rend tout à fait fascinante. On peut dire la même chose des sociétés qui y habitent. La Nouvelle-Guinée compte plus de langues par habitant que tout autre pays au monde parce que les différents groupes culturels sont restés longtemps isolés les uns des autres. Cette formidable diversité se refl ète dans leur art ; une caractéristique qui vaut d’ailleurs également pour l’ensemble de l’Océanie. En tant qu’Australien, j’éprouve un sentiment d’appartenance à ce territoire qui me pousse à vouloir toujours en apprendre plus sur ses peuples. PERSONNALITÉ


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