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124 FIG. 3 (A GAUCHE) : Cimier en forme de serpent. Baga, Guinée. Probablement fi n du XIXe ou début du XXe siècle. Bois et pigments. H. : 190,5 cm. Acquis par Hélène et Henri Kamer dans le village de Kanfarandé, Guinée, en automne 1957. Ex-coll. J. J. Klejman, New York, 1958 ; Celeste et Armand Bartos, New York, 1962-2013 ; Christie’s, Paris, 2013. Collection privée. © Christie’s. FIG. 4a-b (CI-CONTRE ET PAGE SUIVANTE, EN HAUT À DROITE) : « Masque-serpent ». Boké, Guinée, c. 1950. Photo sur papier , support en carton. 9 x 12 cm. Ex-musée de l’Homme, Paris (don de Marceau Rivière). Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris, inv. PP007124. Avec l’aimable autorisation de Marceau Rivière et de la galerie Sao. FIG. 5 (EN BAS) : Lettre de Jacqueline Nicaud à Thomas G. B. Wheelock décrivant le cimier du CMA. 17 juillet 1994. Archives du conservateur, The Cleveland Museum of Art. Avec l’aimable autorisation de Thomas G. B. Wheelock. La lettre de Nicaud mentionnée plus haut était adressée à Thomas G. B. Wheelock, un éminent expert new-yorkais en « art primitif », aujourd’hui retraité qui, au cours des années 1990, a mené des recherches sur les cimiers-serpents baga. Il a aimablement accepté de fournir une copie de cette lettre au CMA. C’est également grâce à M. Wheelock qu’un échantillon du serpent du CMA a pu être analysé de manière scientifi que par le regretté Roger Dechamps, dendrologue au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, en Belgique. Dans un fax envoyé au conservateur du CMA le 7 octobre 1994, l’essence du bois est identifi ée comme Nauclea pobeguinii, un grand arbre qui pousse dans les régions forestières en bordure des cours d’eau et qui est très présent en Guinée. L’écorce du tronc de ces arbres s’est par ailleurs révélée effi cace dans le traitement du paludisme chez les personnes adultes. Outre cette découverte d’ordre technique et la confi rmation de l’historique de collection du cimierserpent, nous disposons également d’informations supplémentaires issues d’autres recherches venant étayer l’interprétation que nous avions livrée sur le sujet dans South of the Sahara en 2003. En résumé, cet ouvrage précise que l’essentiel de nos connaissances sur ces cimiers-serpents repose sur les études de terrain de l’historien de l’art américain Frederick Lamp en Guinée de la fi n des années 1980 au début des années 1990, et dont les résultats fi gurent dans son catalogue rédigé en 1996 pour accompagner l’exposition Art of the Baga: A Drama of Cultural Reinvention7 (cette exposition et son catalogue ne comprenaient malheureusement pas la splendide sculpture du CMA). Lamp et d’autres chercheurs ont observé que le cimier incarnait et ressemblait au puissant esprit du serpent Ninkinanka, vénéré pour sa capacité à apporter la pluie, la richesse et la fertilité. Lamp décrit également la façon dont il était porté au cours de diverses cérémonies d’initiation, le plus souvent au début du rite de passage des jeunes hommes à l’âge adulte. Mesurant de quatrevingt dix centimètres à deux mètres soixante, le cimier recevait toujours un nom personnel, mais répondait aussi au nom générique a-Mantsho-ña- Tshol chez les Sitemu, le sous-groupe – ou groupe linguistique – baga chez qui Lamp effectua la majeure partie de ses recherches. Le terme bansonyi, communément employé à l’origine pour qualifi er ces sculptures de serpent, était en réalité le terme utilisé par les Susu, voisins des Baga.


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