DOSSIER dans l’angle supérieur gauche de la fi gure 3. La ressemblance 118 entre ce cimier de danse et celui porté par un danseur photographié par Kjersmeier (fi g. 26 et 31) ne fait aucun doute. Kjersmeier évoque le soin qu’il portait à consigner dans ses carnets chacune de ses acquisitions. Il insiste également sur l’enthousiasme que provoquait en lui chaque pièce qui rejoignait sa collection35. Cependant, malgré des recherches de fond, aucune trace de ces informations de collecte et des notes portant sur ses photos de terrain n’a pu être trouvée dans ses archives personnelles. En revanche, certaines listes manuscrites de Kjersmeier ont subsisté. Elles énumèrent les objets qui seront exposés au Nationalmuséet en 1932 pour « fêter son retour ». Lors de cette exposition, le public danois eut l’occasion d’admirer un tiers des objets collectés en Afrique. Vingt-deux cimiers de danse fi gurent sur les listes, mais il est impossible de les identifi er avec précision. Par la suite, Kjersmeier renseigna les objets sur des fi ches. Les informations qui y sont données correspondent aux caractéristiques des vingt-deux cimiers de danse du Nationalmuséet36. En outre, il existe un ensemble de notes manuscrites signées de la main de Kjersmeier se référant à une quantité inconnue – mais probablement limitée – de cimiers de danse. Ces notes ont dû être attachées aux objets, comme en atteste l’exemple de la fi gure 12, mais il est, une fois encore, impossible de les relier à des objets spécifi ques. Dans certains cas, les informations sur la provenance semblent avoir été transmises au propriétaire suivant de l’objet. Selon Kjersmeier, les cimiers de danse dotés de petites fi gures humaines étaient très rares et, toujours d’après lui, ne se rencontraient que chez les Bamana du Nord (fi g. 10 et 30). Il observa par ailleurs que les cimiers de danse sogoni-koun présentaient plusieurs variations distinctes déterminées par la région, voire par des villages, à tel point qu’il écrivit : « Mon étude de l’art bamana sur la terre de ses origines m’a convaincu que l’art bamana – et l’ensemble de l’art nègre – est au départ une démarche individuelle et non collective.37 » Avec chaque nouvel objet collecté, la place dans le camion qui devait les transporter se réduisait. FIG. 25 : Carte avec les régions d’Afrique occidentale sous domination française visitées par les Kjersmeier. Extrait de Kjersmeier, 1932b.
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