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CARL KJERSMEIER 113 construit à Copenhague en mai 1938. Dans un mot envoyé à l’occasion du cinquantième anniversaire de Kjersmeier en 1949, le conservateur Kaj Birketh-Smith, un ami proche, parle de « … son vif intérêt pour le département d’ethnographie et l’importance qu’il y accorde.21» En effet, pour Carl et Amalie Kjersmeier, il avait toujours été clair que leur collection était destinée à être léguée à un musée d’envergure où elle serait exposée. Ils caressaient certainement l’espoir de fournir ainsi au Nationalmuséet de solides bases en matière d’art africain à partir desquelles le musée pourrait développer des expositions et des lignes de recherches scientifi ques internationales. La reconnaissance, l’estime et la considération des conservateurs du musée envers les Kjersmeier ainsi que l’étendue et l’importance de leur collection semblent confi rmer cette hypothèse. LES SOGONI-KOUN Lors d’une visite au Museum für Völkerkunde à Berlin, probablement à la fi n des années 1920, Kjersmeier eut l’occasion d’admirer « une douzaine de cimiers de danse antilopes sogoni-koun collectés par Leo Frobenius.22 » Ce fut là une de ses plus importantes rencontres avec l’art. L’émotion que cette découverte suscita ne le quitta plus jamais. Aux yeux de Kjersmeier, les plus beaux cimiers de ce type régnaient en maîtres sur l’art africain et n’avaient rien à envier à l’art égyptien23. Le premier sogoni-koun que Kjersmeier ajouta à la collection fut acquis en 1930 auprès d’un marchand parisien nommé André Delcourt, probablement encore sous l’impact de la visite dont il vient d’être question au Museum für Völkerkunde à Berlin (fi g. 6, pièce reconnaissable à droite de l’image). Rédigée par Kjersmeier, la fi che descriptive de l’objet indique : « Cimier de danse bamana24 Soudan français, H. : 52 cm (sans le pied). Delcourt, Paris, 1930.25 » Ce cimier de danse se rapproche de l’exemplaire de sa collection en fi gure 16, ainsi que de celui représenté par Maria Kecskési dans son récent article sur les pangolins26, collecté en 1931 lors de l’expédition Dakar-Djibouti. Les similitudes dans la forme, la composition, l’utilisation des couleurs et la technique de sculpture invitent à y voir la main d’un même sculpteur. Les archives du Nationalmuséet ont récemment dévoilé un ensemble de photos anciennes en couleurs sur plaques de verre (fi g. 5 et 6) de la demeure


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