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SPECIAL PILAT Dada Africa 2016 PILAT 2016 Catégorie Anglais Éd. Ralf Burmeister, Michaela Oberhofer et Esther Tisa Francini Publié par Scheidegger & Spiess Verlag, en collaboration avec le Museum Rietberg, Zürich, et la Berlinische Galerie, Berlin 23 x 28 cm, 244 pages, relié sous jaquette, 203 illustrations en couleur et 38 en n/b. FIG. 1 (CI-DESSUS) : Couverture de Dada Africa, primé lors de cette édition 2016 du Prix International du Livre d’Art tribal. FIG. 2 (CI-DESSOUS) : Amulette. Hungan, RDC. XIXe siècle. OEuvre reproduite en ill. 1, p. 158 de l’ouvrage Dada Africa. 132 Trois questions aux responsables du projet Dada Africa Tribal Art magazine : Exploration des rapports entre la scène Dada et l’art extra-européen, ce livre et l’exposition éponyme qu’il accompagne manifestent les possibilités qui naissent, en matière de création, d’une profonde compréhension d’autres cultures. Comment approche-t-on un sujet aussi complexe? Ralf Burmeister : Tout d’abord, en mettant en commun nos connaissances scientifi ques. Les trois commissaires de l’exposition et responsables du catalogue avons des expertises complémentaires : Michaela est africaniste et s’est intéressée particulièrement aux techniques de création, Esther a mené des recherches historiques sur le commerce d’art extra-européen tandis que moi, je suis historien de l’art spécialisé dans l’étude du dadaïsme. Ces trois perspectives se sont avérées parfaitement complémentaires tout au cours de notre travail. Elles ont permis de mieux cerner les circonstances de la réception de Dada et des arts d’ailleurs, mais elles ont également fait apparaître des analogies aussi bien dans les langages artistiques que dans les mobiles créatifs. Par ailleurs, les dadaïstes ont rompu avec la conception prévalant d’un art éternel né d’une individualité créatrice : aussi ont-ils travaillé en groupes et ont-ils réalisé des oeuvres éphémères à l’instar des artistes africains ou océaniens. Esther Tisa Francini : Une partie essentielle de notre travail a été de mettre en lumière les liens historiques entre les productions dadaïstes et celles venues d’ailleurs. Nous nous sommes interrogés sur la présence d’objets non-occidentaux dans des musées européens, sur les connaissances et intérêts des dadaïstes, ainsi que sur les points de contact avec les cultures extra-européennes, avérés, vagues ou même rêvés, à l’instar des fameuses « Soirées nègres » du Cabaret Voltaire élaborées autour de la performance des masques africains. Michaela Oberhofer : Pour ma part, je voudrais insister sur le fait que l’image que se faisaient les dadaïstes de l’Autre ne correspondait pas à la réalité. Il s’agissait d’une projection, dans ce cas positive, de ce que les artistes critiques ne retrouvaient pas dans leur culture. Cela dit, nous avons tout de même veillé, dans le livre, à fuir une vision unilatérale de l’Autre. Nous voulions montrer la


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