Page 104

T83F

DOSSIER 102 FIG. 21 (CI-DESSUS) : Casque-heaume (style II). Kuyu, Congo. Bois. Collection privée. Avec l’aimable autorisation de la galerie Schoffel de Fabry. FIG. 22 (À DROITE) : Tête (style I). Kuyu, Congo. Bois et pigments. H. : 37 cm. Ex-coll. C. Ratton. Musée Dapper, Paris, inv. 0642. © Archives Musée Dapper, photo : Hughes Dubois. FIG. 23 (À GAUCHE) : Statue (style I). Kuyu, Congo. Bois et pigments. H. : 135 cm. Collectée par A. Courtois. Ex-coll. Vérité, lot no202 de la vente de la Collection Vérité des 16 et 17 juin 2006. Avec l’aimable autorisation de P. Amrouche. FIG. 24 (À DROITE) : Statue (style I). Kuyu, Congo. Bois et pigments. H. : 113 cm. Collectée par A. Courtois. Ex-coll. Vérité, lot no189 de la vente de la Collection Vérité des 16 et 17 juin 2006. Robert T. Wall Family Collection. défaut de pouvoir distinguer les styles et donc de cerner une identité, les commentateurs ne se sont référés qu’à la danse du kébé-kébé où le danseur tourne accroupi, donnant à sa robe une forme de champignon. Ils n’en ont rien dit de plus, ou bien se sont aventurés à affi rmer des infl uences étrangères fantaisistes : c’est ainsi que, par exemple, une illustration de l’ouvrage Dies kunst der Primitiven (Munich, 1923) présente une tête kuyu étrangement montée sur un objet opaïna du nord-ouest du Brésil (fi g. 26a-b) ou, encore, que la tête de style II du Rietberg ayant appartenu à Han Coray est décrite par un journaliste comme « un grotesque exemplaire du Bénin » (fi g. 27). On n’apprécie ni les formes, ni les scarifi cations, ni les couleurs, que d’aucuns conseillent même de cirer42. La longue poignée de maintien des têtes du style III semble superfl ue aux collectionneurs et il n’est pas rare qu’elle soit sciée pour plus de commodité. Or, le professeur Théophile Obenga avait écrit en 1976 que « le secret est dans le manche »43. La révélation du contresens rappelle celle des byeri surmontant les reliquaires fang, qui seuls ont retenu l’attention des collectionneurs alors que les Fang eux-mêmes les abandonnaient en cas de fuite devant l’ennemi et n’emportaient que les boîtes dans lesquelles se trouvaient les ossements de leurs ancêtres. Cependant, ces dernières années plusieurs expositions ont contribué à l’essor d’un intérêt croissant pour l’art kuyu. Rappelons à cet égard tout d’abord que cette tendance s’est inscrite dans un mouvement de reconnaissance beaucoup plus large de la dimension artistique des cultures matérielles issues d’Afrique, un phénomène dont l’exposition Primitivism in the XXTh Century Art au MoMA44 (1984) ou encore l’entrée des arts premiers au musée de Louvre constituent les grands moments. Ensuite, et plus spécifi quement, notons bien sûr la magnifi que exposition Formes et couleurs en 1993 au musée Dapper où une grande partie des sculptures kuyu du style I étaient mises en couronne dans la salle centrale, tandis que la tête en fi gure 22 faisait la couverture du catalogue accompagnant la manifestation. Toujours chez Dapper, en 2007, sept objets kuyu fi gurent dans Animal45. Trois ans à peine après cette exposition, l’événement Ode au grand art africain célébré à la Monnaie de Paris rappelait aux visiteurs que l’art


T83F
To see the actual publication please follow the link above