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(À GAUCHE) : Figure assise nkisi. Kongo, RDC ou Angola. Début du XXe siècle. Bois, miroir, perles, verre, tissu, métal, dents et cordes. Princeton University Art Museum, inv. L.2014.48.9, acquisition en provenance de la Holly and David Ross Collection. (À GAUCHE) : Figure rituelle kafi geledjo. Senufo, Mali. XXe siècle. Bois, tissu, incrustations de boue, plumes et brindilles. Princeton University Art Museum, inv. TC2014.69.14, acquisition en provenance de la Holly and David Ross Collection. (À DROITE) : Masque passeport. Mano, Liberia. XXe siècle. Bois et patine croûteuse. Collection privée. Photo aimablement transmise par le Princeton University Art Museum. OUEST DU MEXIQUE Tulsa—Plus connu de nos jours comme un lieu de vacances ensoleillé et le fi ef de la tequila, l’ouest du Mexique possède néanmoins une histoire fascinante qui remonte à plus de deux mille ans, à l’époque où Teotihuacán (non loin de l’actuelle ville de Mexico) s’érigeait comme la ville la plus importante du continent américain. Parallèlement, une autre société très animée, Teuchitlán, se développait entre le Guadalajara et la côte occidentale du Mexique, un territoire représenté aujourd’hui par les États de Colima, Nayarit et Jalisco. Cette région bénéfi ciant d’un climat tempéré se caractérisait par d’abondantes sources d’eau douce, des terres fertiles, des richesses minérales et un accès aux ressources de l’océan et des montagnes. De grandes fi gures en céramique très expressives se trouvaient fréquemment parmi les objets rituels déposés dans des tombes à puits, qui constituent les vestiges les plus reconnaissables de cette culture. Les fi gures humaines en céramique parées de vêtements colorés et dont le corps est couvert de tatouages et de peinture dévoilent l’intimité des hommes et des femmes de cette culture et côtoient des sculptures d’animaux divers, d’oiseaux, de poissons et de reptiles. Dans les années 1940-1950, Thomas Gilcrease rassembla une collection de plus de cinq cents fi gures et récipients en céramique provenant de l’ouest du Mexique. Ces objets sont le point de départ d’une exposition présentée cet été au Gilcrease Museum et intitulée West Mexico: Ritual and Identity. Complétée par des prêts de collections publiques et privées, cette exposition associera les études de terrain les plus récentes, des laboratoires scientifi ques et les objets eux-mêmes afi n de recréer les facettes de la vie, de la mort et des rituels qui ont marqué l’ouest du Mexique entre 300 av. J.-C. et 500 apr. J.-C. Elle se déroulera du 26 juin au 6 novembre 2016. (CI-DESSUS) : Figure féminine. Nayarit / Jalisco, Mexique. 300 av. J.-C.-500 apr. J.-C. Terre cuite, décorations en négatif et restaurations modernes. Gilcrease Museum, inv. 5444.8181. MUSÉE à la Une SURFACES VISIBLES ET INVISIBLES Princeton—Les artistes traditionnels africains donnaient aux objets leur forme première. Mais il arrivait qu’au fi l du temps leurs différents utilisateurs interviennent pour modifi er leur surface ou leur forme. Dans certains cas, des substances comme la terre, des huiles ou des céréales appliquées sur une sculpture par des experts en rituels lors d’offrandes conféraient à la forme des vertus de puissance ou de guérison et, ce faisant, transformaient la patine de l’objet. D’autres objets ont été enrichis par l’adjonction de plumes, d’étoffes, de clous et de miroirs. Par ailleurs, les couleurs de la surface étaient modifi ées lorsque les masques étaient repeints en vue de mascarades à venir. Enfi n, quand les oeuvres arrivaient en Occident, les marchands d’art africain enlevaient fréquemment les couches de la surface, favorisant ainsi une perception différente et sans doute biaisée de l’art africain. Ce n’est que récemment que la perception de la complexité de ces accumulations de couches à la surface des objets a changé. Les couches de couleurs, les incrustations ou les accessoires sont désormais considérés comme porteurs de valeurs esthétiques et culturelles, et par conséquent comme les signes d’une intervention artistique et culturelle. Sous la houlette de Juliana Ochs Dweck, Surfaces Seen and Unseen: African Art at Princeton s’intéressera, du 2 juillet au 9 octobre, à la manière dont les éléments décoratifs et rituels ajoutés sur les surfaces des sculptures africaines altèrent leur aspect et leur pouvoir. L’exposition sera également un prétexte pour présenter des nouvelles acquisitions du musée en provenance de la Holly and David Ross Collection.


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