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68 MUSÉE à la Une LE COLLECTIONNEUR ET LE MARCHAND Los Angeles—Une collection muséale évolue et se transforme continuellement. De nouveaux objets viennent régulièrement se greffer aux fonds permanents grâce à des dons et des acquisitions. Tant les donateurs que les marchands jouent un rôle crucial dans ce processus. L’exposition intitulée The Collector and the Dealer: Gifts of African Art from Jay T. Last and Merton D. Simpson, présentée au Fowler Museum de UCLA jusqu’au 7 août 2016, s’intéresse à la manière dont l’amitié longue de plusieurs décennies unissant deux individus – le regretté marchand d’art africain et artiste new-yorkais Merton D. Simpson et le collectionneur, physicien et mécène du Fowler Museum Jay T. Last – a contribué au développement de la collection d’art africain du Fowler. Last rencontra Simpson pour la première fois dans les années 1960, alors qu’il commençait tout juste à collectionner de l’art africain. Se découvrant des goûts esthétiques communs, les deux hommes nouèrent rapidement une relation étroite et, au cours des décennies suivantes, Last acheta de nombreuses oeuvres africaines à Simpson. Il n’était pas rare de voir Simpson contacter Last immédiatement après avoir reçu de nouveaux objets susceptibles de satisfaire les goûts spécifi ques du collectionneur. Tous les objets de l’exposition – à l’exception de deux – ont été donnés au musée par Last après leur acquisition auprès de Simpson. En hommage au rôle important de Last comme donateur pour le musée, la famille de Merton D. Simpson offrit au Fowler les deux objets rares et exceptionnels trônant au centre de la galerie : un tambour lobala et une coiffe yaka peu commune en fi bres. Ces artefacts côtoient les oeuvres saisissantes des Lega, des Zulu ainsi que d’autres objets que Last a donnés au Fowler au fi l des années. Ce dernier continue de soutenir le Fowler. Outre les dons d’objets qui constituent le thème de cette exposition, le Fowler a annoncé fi n avril que Last et sa femme Deborah avaient remis au musée un million de dollars et s’étaient engagés à effectuer d’autres donations à hauteur de 14 millions. (CI-DESSUS) : Étole de femme mariée lawon. Sumatra, Palembang, Indonésie. XIXe siècle. Soie et point résistant à la teinture tritik. 208,3 x 78,7 cm. FAMSF, inv. 2000.118.10, Collection Caroline et H. McCoy Jones, don de Caroline McCoy-Jones, TEXTILES ET MINIMALISME San Francisco—On the Grid: Textiles and Minimalism présente une vaste gamme de textiles issus de cultures des quatre coins du monde et caractérisés par des choix esthétiques renvoyant à l’art minimaliste. Cette exposition organisée par la responsable du département textile du de Young Museum, Jill D’Alessandro, souligne l’universalité des principes graphiques qui sous-tendent ce courant né dans les années 1960 : agencements réguliers, symétriques ou en damier ; répétition d’éléments modulaires ; utilisation et présentation directes des matières et absence d’ornementation. Ce procédé s’appuie sur des systèmes préexistants qui conçoivent l’oeuvre préalablement à sa réalisation. Souvent mathématiques, ceux-ci reposent sur la répétition de formes simples. Les créateurs de textiles, à l’instar des artistes minimalistes, prédéterminent le résultat fi nal en fonction du choix et du traitement des matières, mais également de l’ourdissage, ou la préparation, du métier à tisser. On the Grid: Textiles and Minimalism, visible au de Young Museum du 23 juillet 2016 au 2 avril 2017, s’intéresse à ce processus et analyse en profondeur la prédominance du tissage dans le vocabulaire graphique du textile. Sont examinées également ses infl uences sur la conception de produits peints et teints fondés sur la répétitions de formes simples, ainsi que sur les dispositifs d’agencement des motifs en grille. Plus d’une vingtaine de textiles issus de la collection permanente du musée interrogent divers aspects de l’esthétique de l’art minimal dont l’abstraction, la précision, la géométrie, la matérialité et le procédé. Ces objets symbolisent le principe voulant que la beauté réside dans la simplicité, à la fois universelle et intemporelle. (CI-DESSUS) : Sculpture avec douze têtes et quatre jambes. Lega, RDC. Bois, pigments, plumes et fi bres. H. : 32,3 cm. Ex-coll. Jef van der Straete, Bruxelles ; Jean Cambier, Bruxelles ; Dr Michel Gaud, Saint-Tropez. Fowler Museum at UCLA, inv. X2004.17.7, don de Jay T. Last. Avec l’aimable autorisation du Fowler Museum at UCLA, photo : Don Cole, 2000. (CI-DESSOUS) : Tambour. Lobala, RDC. Bois. Provenance : Merton Simpson Gallery, New York. Fowler Museum at UCLA, inv. X2015.6.1, don de la succession de Merton Simpson. Avec l’aimable autorisation du Fowler Museum at UCLA.


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