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MUSÉE à la Une 60 (CI-DESSUS) : Masque Chumliiq, le premier Sugpiaq, Kodiak, Alaska. © RMN-Grand Palais Benoit Touchard. (EN HAUT À DROITE) : Détail d’un double ikat contemporain du Gujarat, Inde. Soie et pigments naturels. (CI-DESSOUS) : Crâne. Asmat, Province de Papouasie, Indonésie. Plumes, vannerie et coquillages. 27 x 20 x 25 cm. Collection Liliane et Michel Durand-Dessert. © Photo : François Doury. LE MONDE DE l’IKAT Londres—Du 15 avril au 25 juin, la Brunei Gallery, SOAS de Londres présente World Ikat Textiles…ties that bind, une exposition d’envergure conçue par Edric Ong et Manjari Nirula qui célèbre la technique de l’ikat employée dans divers endroits du monde pour la réalisation de textiles. Celle-ci est un procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est créé en teignant d’abord le fi l de trame de toutes les couleurs qui vont y fi gurer, et cela à des intervalles particuliers de façon à ce qu’au moment du tissage, les éléments du dessin se forment par juxtaposition des parties de la couleur souhaitée. La présentation de plus de deux cents textiles réalisés selon cette technique complexe et provenant de lieux aussi divers que l’Indonésie, le Cambodge, l’Inde, L’Ouzbekistan, la Turquie, l’Afrique occidentale, l’Amérique latine ou encore l’Espagne, sera complétée par des démonstrations de tissage, des projections et un symposium. ALASKA PASSÉ / PRÉSENT Boulogne-sur-Mer—Avec plus de deux cent vingt objets, dont cent quinze provenant de l’archipel de Kodiak, la collection alaskienne du musée de Boulogne-sur-Mer apparaît comme une référence dans ce domaine. Elle est notamment célèbre pour son ensemble de soixante-dix masques sugpiat collectés par Alphonse Louis Pinart. En 1871, âgé de dix-neuf ans, il avait entrepris un voyage d’un an en Alaska pour y conduire des recherches dans le but d’étayer son hypothèse selon laquelle les populations autochtones de cette partie du globe étaient originaires d’Asie. Conservés dans les fonds du musée de Boulogne-sur-Mer depuis que Pinart en fi t don en 1875, ces masques fascinèrent Sven Haakanson Jr, directeur de l’Alutiiq Museum de Kodiak, qui les découvrit dans le cadre des préparatifs, en 2002, de la première exposition du musée du quai Branly (alors en phase de construction) : Kodiak, Alaska. Afi n que ce patrimoine puisse être connu de la communauté sugpiat contemporaine, Haakanson imagina le voyage en France de plusieurs artistes autochtones. L’idée devint une réalité en juin 2006, et la venue de neuf artistes de Kodiak à Boulogne-sur-Mer fut le coup d’envoi d’un partenariat ambitieux et engagé dont l’exposition Alaska passé / présent célèbre les dix ans. À l’affi che du 25 juin au 5 décembre 2016 au musée de Boulogne-sur-Mer, cette manifestation enrichie par des prêts extérieurs s’intéresse autant au passé des peuples d’Alaska qu’au renouveau culturel qui anime la région depuis une quarantaine d’années et qui s’exprime avec force dans la création artistique contemporaine. CARAMBOLAGES Paris— Jusqu’au 4 juillet, le Grand Palais accueille Carambolages, une exposition qui, comme toutes les initiatives proposées par Jean-Hubert Martin, invite le spectateur à se dépouiller de ses préjugés pour porter un nouveau regard sur le monde, et a fortiori sur l’art. Après Magiciens de la Terre en 1989, qui avait attiré l’attention du public sur la création contemporaine extra-européenne, Martin a pour ambition de décloisonner notre approche traditionnelle de l’art pour parler à l’imaginaire de chacun. Le résultat est une séquence continue composée d’oeuvres qui, transcendant les époques, les cultures dont elles émanent ou encore les styles qu’elles représentent, prennent tout leur (nouveau) sens dans la pièce qui les précède et dans celle qui les suit. L’art tribal occupe une place de choix dans cette expérience aussi esthétique que ludique que sous-tend la recherche d’un nouvel ordre pour aborder l’art qui ne se soucie ni de chronologie ni de frontières géographiques.


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