Page 77

•TribalPaginaIntera.indd

75 humaniste, diplomate et écrivain, passé par Rome puis installé dès 1492 à la cour de Castille, s’est improvisé comme historien de la découverte. Son abondante correspondance a servi de matière première à sa célèbre publication De Orbe Novo, « Du Nouveau Monde ». Si la première de ses Décades, rédigée entre 1493 et 1510, fut seulement publiée en latin à Séville en 1511, différentes parties furent diffusées bien avant. Les deux premiers livres sont les deux premières lettres écrites au cardinal Ascanio Sforza de Milan, datées du 13 novembre 1493 et du 29 avril 1494. Pietro Martire y fait aussitôt preuve d’un certain scepticisme quant à l’hypothèse asiatique. Dès le début de sa deuxième lettre, il parle même de « Nouveau Monde » (Orbe Novo), expression dont il est le véritable créateur. Entre 1500 et 1502, Amerigo Vespucci adresse plusieurs lettres à Lorenzo di Pierfrancesco de Medici, ambassadeur de Florence auprès du roi de France, dont celle de septembre 1502 qui retrace son troisième voyage. Celle-ci fut aussitôt traduite en latin et parut à Paris dès l’année 1503, puis à Venise l’année suivante avec le titre de Mundus Novus, un « monde nouveau ». De 1503 à 1506, l’on recense onze éditions latines de ce texte dans toute l’Europe montrant le retentissement de cette publication. Ces textes essentiels établissent la portée véritable de la découverte. Leur contenu faisait sensation. Vespucci émettait l’idée que les régions nouvellement explorées n’appartenaient pas à l’Asie mais faisaient partie d’un continent distinct. Comment Vespucci donna son prénom à l’Amérique ? Ce fut dans une petite ville de l’est de la France, à Saint-Dié, dans les Vosges, qu’un groupe de moines assura par ses travaux la gloire posthume du navigateur fl orentin. Ce cercle de lettrés, et notamment de géographes, connu sous le nom de Gymnasium Vosagense, publia notamment, en 1507, une Cosmographiae Introductio, accompagnée d’un nouvel atlas tenant compte des récentes découvertes élargissant le monde connu. C’est le véritable acte de baptême du nouveau continent. En effet, on peut lire au chapitre IX : « Une quatrième partie du monde a été découverte par Amerigo Vespucci et je ne vois pas pourquoi on s’opposerait à ce que cette terre soit appelée, à partir du nom de celui qui l’a découverte, Amerigo, … Ameri-gê, terre d’Amerigo, soit America puisque c’est de nom de femmes que l’Europe et l’Asie ont tiré leur nom ». Dans cette nouvelle édition de la cosmographie de Ptolémée, publiée en avril 1507, le cartographe Waldseemüller reproduit le nouveau continent découvert, comme une simple bande étroite coïncidant avec ses seuls rivages orientaux reconnus alors, et portant le nom de AMERICA. L’ampleur et la taille du nouveau continent n’étaient pas encore concevables mais ce nom d’Amérique allait passer à la postérité. FIG. 15 (CI-DESSUS) : Hacha en forme de crâne. Maya, Guatemala. 600 - 800 apr. J.-C. Pierre volcanique grise. H. : 21 cm. FIG. 16 (CI-DESSOUS) : Olla. Coclé, style macaracas, Panama. 850 - 1000 apr. J.-C. Terre cuite polychrome. Diam. max. : 39 cm. FIG. 17 (À DROITE) : Vase urpu. Inca, Pérou. 1400 - 1550. Terre cuite polychrome. H. : 45 cm.


•TribalPaginaIntera.indd
To see the actual publication please follow the link above