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CHANGEMENTS AU BISHOP MUSEUM Honolulu—Le 8 janvier 2016, le Bishop Museum a publié 66 un communiqué de presse controversé, bien que très clair en apparence : « Après une phase de planifi - cation ayant duré plusieurs années, le Bishop Museum va mettre en oeuvre les prochaines étapes de sa nouvelle orientation stratégique visant à développer le modèle de fonctionnement du musée au moyen d’une combinaison durable de programmes et d’activités, tout en modifi ant radicalement l’objectif premier du musée afi n d’accorder la priorité à l’expérience des visiteurs. Ce nouveau modèle se concentre essentiellement sur le campus Kapalama du Bishop Museum et met davantage l’accent sur l’implication et la sensibilisation du public, l’amélioration continue du campus, ainsi que la cession de biens qui ne (CI-DESSUS) : Salle du Pacifi que du Bishop Museum après sa rénovation en 2013. Avec l’aimable autorisation du Bishop Museum. (À DROITE) : Vue du Bishop Museum. Avec l’aimable autorisation du Bishop Museum. correspondent plus à la mission et aux objectifs à long terme du musée. » Tous ceux qui connaissent le Bishop, qui abrite l’une des plus belles collections d’art océanien du monde, ne peuvent que saluer les initiatives visant à « mettre davantage l’accent sur l’implication et la sensibilisation du public » et « l’amélioration continue du campus », mais c’est le passage mentionnant « la cession de biens qui ne correspondent plus à la mission et aux objectifs à long terme du musée » qui a soulevé de nombreuses critiques, en grande partie négatives. Les biens évoqués sont vraisemblablement les quelque deux cent dix-sept hectares dans la Waipio Valley, un fonds de dotation dont L’extrait suivant se révèle encore plus déroutant : « Le Bishop Museum va procéder à plusieurs modifi cations profondes, notamment le remaniement total des collections du musée et l’identifi cation d’objets susceptibles d’être vendus parce qu’ils sont obsolètes et inutiles ou ne correspondent plus à la mission du musée, ainsi qu’à un changement concernant les activités de recherche du musée, voué désormais à abriter des programmes de recherche majeurs intégralement fi nancés. » Dans quelle mesure un objet d’art devient-il obsolète ou ne correspond il plus à la mission du musée ? Cette question a suscité de nombreux commentaires, rarement positifs. Le changement d’approche en matière de recherche a également été critiqué. Selon Blair Collis, président et directeur général du musée, « Ces décisions sont diffi ciles mais positives, et doivent être prises afi n de redéfi nir la mission du Bishop Museum au profi t de nos petits-enfants. » Reste à savoir ce que les petits-enfants en question verront réellement. Nous espérons que tout se passera pour le mieux pour le Bishop, qui n’a pas fi ni de faire la Une des journaux... (CI-DESSUS) : Charles Reed Bishop et Bernice Pauahi Bishop, San Francisco, 1876. Avec l’aimable autorisation du Bishop Museum. le musée est propriétaire depuis un siècle, et l’Amy B.H. Greenwell Ethnobotanical Garden de six hectares situé à Kealakekua, légué au Bishop par Greenwell en 1974. Le premier est constitué de terres arables et sa vente risque d’entraîner le déplacement des familles qui y vivent depuis des générations. Le second est considéré par beaucoup comme une ressource culturelle majeure et tout changement est accueilli avec scepticisme. Le musée tente d’agir avec prudence concernant ces deux questions, mais les dix millions de dollars ou plus qu’il s’attend à recevoir seraient une aide non négligeable pour fi nancer les améliorations qu’il propose ou qu’il a déjà apportées à son campus principal. MUSÉE à la Une


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