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46 ABOVE: Ossuary. Western Barito, Melawi River, West Kalimantan (Borneo), Indonesia. 1940s. Wood, pigment. H: 217 cm. Fowler Museum at UCLA, X94.3.1A-J; Gift of Dr. and Mrs. Leon Wallace. MUSÉE à la Une L’ART DES AUSTRONÉSIENS Los Angeles—Durant le printemps et l’été, le Fowler Museum d’UCLA présentera une nouvelle exposition majeure baptisée Art of the Austronesians : The Legacy of Indo-Pacifi c Voyaging. Elle explorera l’histoire et l’évolution des arts et des cultures des peuples austronésiens, de leurs origines préhistoriques à Taïwan aux migrations successives qui se sont produites pendant des millénaires à travers les Philippines, l’Indonésie, le Pacifi que et audelà. Il s’agira de la première exposition d’envergure aux États-Unis à comparer les arts visuels du monde austronésien dans son ensemble dans le cadre d’un seul projet. Des initiatives récentes dans d’autres musées ont bien remis au goût du jour les arts longtemps délaissés du Pacifi que, mais sans situer les objets dans le contexte spécifi que de leur héritage austronésien commun. L’exposition présentera environ deux cents objets d’art, notamment plusieurs oeuvres fondamentales issues de la collection Wellcome du Fowler, dont l’importance n’a jamais été mise en évidence auparavant. La variété et la richesse de la collection austronésienne du Fowler Museum rayonnera lors de cette initiative sans précédent. D’autres oeuvres seront prêtées par des collectionneurs privés. Art of the Austronesians a été élaborée par Roy W. Hamilton, conservateur principal des collections d’Asie et du Pacifi que au Fowler Museum et sera visible du 24 avril au 14 août 2016. Un article lui sera consacré dans la prochaine édition estivale de ce magazine. Autre nouvelle de taille, Le Fowler a bénéfi cié récemment d’un don qui lui permet d’agrandir sa collection d’Asie du Sud-Est. Ce fonds comprend des objets chamaniques divers et a été formé par Barry et Jill Kitnick. Il renferme plus de trois cent pièces rares, notamment des rouleaux peints, des vêtements, des sceptres, des masques, des instruments de musique et une variété d’autres objets issus des populations Yao, Tày, Nùng, Sán Chay et Sán Dìu du nord-est du Viêtnam et des régions frontalières avec la Chine. L’imagerie des pratiques religieuses chamaniques de ces peuples est grandement inspirée du canon taoïste, mais affi che également l’infl uence du bouddhisme et du confucianisme chinois. Le Fowler étudie actuellement la possibilité de préparer cette collection en vue d’une exposition au musée pour la saison 2018-2019. (CI-DESSUS) : Ossuaire. Barito occidental, fl euve Melawi, Kalimantan occidental (Bornéo), Indonésie. Années 1940. Bois et pigments. H. : 217 cm. Fowler Museum de UCLA, X94.3.1A-J ; don du Dr Leon Wallace et son épouse. (À GAUCHE) : Pierre tombale en forme de bateau. Îles Sulu, Philippines. Probablement XIXe siècle - début du XXe siècle. Bois. H. : 119 cm. Fowler Museum de UCLA, X80.1141a,b ; don de M. Eli Ballan. (CI-DESSOUS) : Drapeau asafo. Fante, Ghana. 1900-1950. Coton. Collection du Mingei International Museum, inv. 2014.11.14, don de Barb Rich. Photo : Will Chandler. DRAPEAUX ASAFO San Diego—Trente-sept drapeaux du Ghana sont à l’honneur dans l’exposition à l’affi che au Mingei International Museum. Don récent au musée, ces drapeaux colorés datent de la fi n du XIXe siècle et du XXe siècle. Il se distinguent par sa riche imagerie réalisée par des motifs appliqués sur fonds unis. Ces créations sont faites à la demande d’organisations militaires appelées asafo, ou « compagnies » incarnant l’autorité, dont la mission première consistait à exercer une infl uence politique et à veiller au respect des codes de conduite au sein des communautés Fante. Les petites villes abritaient au moins une compagnie, tandis que les plus grandes pouvaient en compter jusqu’à quatorze. L’imagerie affi chée sur ces drapeaux renvoie à des proverbes, permettant la pérennité des messages, des coutumes et des traditions orales. L’infl uence coloniale se ressent dans l’iconographie, qui s’inspire en partie des drapeaux européens que l’on pouvait voir dans la région. On retrouve ainsi l’Union Jack du Royaume-Uni sur la majorité des drapeaux créés avant l’indépendance du Ghana en 1957. Tradition toujours vivante, les drapeaux asafo sont déployés lors de funérailles, de fêtes annuelles et à l’occasion d’autres cérémonies pour décorer les sanctuaires principaux et sont brandis et agités à travers les villages et les villes. Des rivalités intenses entre compagnies ont autrefois débouché sur de violentes confrontations, mais se sont aujourd’hui muées en compétitions pacifi ques. Conçue par la conservatrice Christine Hietbrink, l’exposition Asafo Flags from Ghana accueille les visiteurs jusqu’au 10 juillet 2016.


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