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85 Entre 1842 et 1845, Henry écrivit des lettres à diverses personnalités infl uentes, plaidant vainement pour la fondation d’un musée national d’ethnologie économique. À une certaine période antérieure à 1837, Henry se mit à répertorier la collection familiale, consignant les dates d’ac- quisition et les sources dans un petit carnet de plus de cinq cents pages volantes remplies d’une écriture à la fois minus- cule et soignée. Classées par type, des catégories entières d’objets ne fi gurent pas dans le catalogue, ce qui indique que le travail n’a jamais été terminé ou que le carnet est aujourd’hui incomplet. Quoi qu’il en soit, ce catalogue offre un point de vue fascinant sur un collectionneur amateur à l’aube du XIXe siècle. Il révèle que les Cuming s’approvision- naient auprès de plusieurs sources. Durant le XIXe siècle, le commissaire-priseur J. C. Stevens organisait régulièrement des ventes aux enchères d’artefacts ethnographiques, no- tamment les ventes de plusieurs collections complètes lors desquelles les Cuming se procurèrent bon nombre d’objets. À l’occasion de la vente de la collection du Surrey Museum en 1836, ils fi rent l’acquisition d’antiquités et de spécimens d’histoire naturelle. Ils ont assurément très bien connu ce musée, qui se trouvait dans l’enceinte des Surrey Zoological Gardens, non loin de chez eux. En 1839, lors de la vente de la collection de la princesse de Bavière Christina de Waldeck- Pyrmont, ils achetèrent des spécimens d’histoire naturelle et des artefacts d’Amérique du Sud. En 1851, lors de la vente de la collection de Thomas Dawson de Grasmere chez Christie’s, ils se procurèrent des lunettes de neige inuit, un masque du Sri Lanka et un bouclier originaire des Moluques. En 1834, le docteur Andrew Smith prit la tête d’un groupe de trente-quatre personnes parties explorer l’intérieur du sud de l’Afrique pour le compte d’une nouvelle association, la Cape of Good Hope Association For Exploring Central Africa. Dix-neuf mois plus tard, les explorateurs revinrent à Cape Town chargés de spécimens d’histoire naturelle et d’artefacts, dont une grande partie fut exposée en 1836 dans l’Egyptian Hall sur Piccadilly. Lors de la vente qui suivit, organisée par J. C. Stevens en 1838 (fi g. 12), les Cuming achetèrent cent vingt objets. Un autre groupe d’objets provenant du sud de l’Afrique fut collecté par Wilhelm Gueinzius, apothicaire et pionnier du naturalisme allemand, qui se rendit en Afrique en 1838 et dont la collection de plantes fut expédiée à Leipzig. Un remarquable ensemble d’environ cinquante objets ori- ginaires de Guyane fut acheté lors d’une vente au Cosmo- rama sur Regent Street en 1840 (fi g. 30-32). Collectés par Robert Schomburgk, l’explorateur allemand envoyé sur place par la Royal Geographic Society de 1838 à 1839, les objets glanés lors de cette expédition furent vendus dès leur arrivée à Londres. À son retour d’un second voyage en Guyane en 1845, Schomburgk fut sacré chevalier par la reine Victoria. FIG. 12 (CI-DESSUS) : Catalogue de la vente de J. C. Stevens de 1838 d’artefacts collectés par la Cape of Good Hope Association for Exploring Central Africa. Avec l’aimable autorisation du Cuming Museum. FIG. 13 (À DROITE) : Parures d’oreille. Afrique du Sud. Avant 1838. Cuming Museum, C6128–6132. Acquis le 6 juin 1838 lors de la vente du South African Museum. FIG. 14 (À DROITE) : Coupe avec élément sculpté. Afrique du Sud. Avant 1837. Bois. H. : 26 cm. Cuming Museum, C1336. Acquis par Richard Cuming lors de la vente de la South African Association en 1837. FIG. 15 (CI-DESSUS): Appuie-nuque. Afrique du Sud. Avant 1838. Bois. L. : 38 cm. Cuming Museum, C4808. Collecté par Wilhelm Gueinzius entre 1845 et 1848. Le Cuming Museum


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