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79 ordonné l’abolition du système kapu régissant les coutumes sociales et religieuses. Dans The Legends and Myths of Hawaii: The Fables and Folk-lore of a Strange People, écrit par le roi David Kalãkaua en 1888, celui-ci déclare : « Personne dans l’histoire hawaïenne ne suscite une telle tristesse ou n’a fait preuve d’un esprit chevaleresque aussi fort que Kekuaokalani et sa courageuse et dévouée épouse Manono, les derniers défenseurs en armes des dieux hawaïens »28. À la mort de Kekuaokalani, tombé sur le champ de bataille, le manteau fut emporté en guise de trophée pour Kamehameha II puis transmis à son descendant Kamehameha III. Une cape appartenant à Kaumualiãi, qui assuma le rôle de chef des îles de Kaua‘i et Ni'ihau à la mort de ses parents, demeure le symbole de l’accord qu’il conclut avec Kamehameha Ier en 1810. Au lieu de mener une guerre de résistance, Kaumuali‘i céda les îles à Kamehameha Ier, qui put dès lors consolider son pouvoir et unifi er les îles hawaïennes sous son règne. Après cette unifi cation, l’utilisation des plumes évolua au gré des changements rapides de la société. Des visiteurs venus des quatre coins du monde débarquèrent sur les îles d’Hawaï et fi rent l’acquisition de ces prestigieux vêtements lors de voyages d’exploration ou de commerce. Tout au long du XIXe siècle, ces trésors hawaïens rares et caractéristiques ont servi de cadeaux diplomatiques durant les dynasties Kamehameha et Kalãkaua. Tout comme les vêtements en plumes, les kãhili (des bâtons aux extrémités pourvues de plumes) constituaient des symboles de haut rang et apparaissaient lors de cérémonies de couronnement et de funérailles (fi g. 17 et 18). Ils pouvaient être grands – portés ou dressés sur de grands présentoirs en bois – ou petits, portés par les domestiques. Ils étaient largement utilisés par les membres de la dynastie Kamehameha et les monarques ultérieurs et recevaient souvent un nom qui les reliait à leurs propriétaires. Plus de vingt lei en plumes couvrant deux siècles d’histoire et issus de la collection du Bishop Museum sont également présents dans l’exposition. Ils offrent aux visiteurs un aperçu de la diversité des plumes et des motifs incorporés dans la simple forme circulaire que l’on considère traditionnellement comme une expression de l’amour ou de l’amitié. Mary Kawena Pukui (1895-1986), spécialiste des pratiques culturelles et des croyances hawaïennes, a donné sa vision de la signifi cation des lei le 19 mai 1964 : « Un lei – qu’est-ce que c’est ? ... Un lei est un bébé bien-aimé... Un lei est adorable... Un lei est un poème L’art de la plume au royaume d’Hawaï


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