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MUSÉE à la Une Esthétiques de l’Amour Écorces, volutes et écailles dans les arts décoratifs de Sibérie extrême-orientale 64 Propos recueillis par Elena Martínez-Jacquet Commentaires d’oeuvres de Daria Cevoli Coïncidant avec la COP21, Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, le musée du quai Branly présente dans la mezzanine est : Esthétiques de l’Amour, Sibérie extrêmeorientale. Il s’agit de la première exposition d’envergure qui exalte la dimension esthétique de l’art décoratif des peuples du bassin du fl euve Amour et des îles de Sakhaline et d’Hokkaïdo ; un art révélant le rapport que ces hommes et ces femmes entretiennent avec leur environnement. L’instrument de cette exploration n’est autre que les fl eurons des collections asiatiques du musée, complétés par quelques prêts : environ cent cinquante objets usuels tels que manteaux de protection, bottes, boîtes, sacs, plats, accessoires de couture, etc. Pardelà des différences dans les formes et les matériaux – peaux de poisson, écorce, bois –, les pièces exposées manifestent une sensibilité commune à tous les peuples et un grand soin accordé à l’ornementation, reposant sur la combinaison savante de superpositions de matières, d’effets de textures, de jeux de couleurs, de lignes raffi nées formant volutes et spirales. À l’origine de cette initiative singulière, se trouve Daria Cevoli, ethnologue et responsable des collections Asie du musée du quai Branly. Nous l’avons rencontrée à la veille de l’installation de l’exposition qui sera à l’affi che du 3 novembre 2015 au 11 janvier 2016. Tribal Art Magazine : C’est la première fois que la Sibérie est à l’honneur au musée du quai Branly et, pourtant, le musée possède des collections assez riches… Daria Cevoli : En effet. Les collections sibériennes fi gurent parmi les fonds les plus anciens et les mieux documentés du département Asie du musée du quai Branly. Elles ont été collectées à la fi n du XIXe et au début du XXe siècle par des missions d’exploration françaises en partie chapeautées par la Société de Géographie de Paris, conduites sur la route du Transsibérien, dans une région relativement fermée à l’époque. Citons celle de Joseph Martin en 1887 dans le cadre de prospections minières ou les voyages de FIG. 1 : Affi che de l’exposition Esthétiques de l’Amour, Sibérie extrêmeorientale au musée du quai branly, Paris, du 3 novembre 2015 au 11 janvier 2016. © mqB.


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