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MUSÉE à la Une 40 LA PEAU COMME OUTIL DE COMMUNICATION Waalwijk—Le musée du Cuir et de la Chaussure des Pays-Bas – le Leder and Schoenen Museum – présente depuis le 12 septembre et jusqu’au 16 mai 2016, Skin as a Means of Communication, une exposition s’intéressant à la peau comme instrument de communication entre les personnes. Réalisée par l’artiste visuel Geert de Bruijn, cette manifestation explore les signes inscrits dans la peau humaine par le biais du tatouage, de la scarifi cation ou encore de la peinture corporelle et qui renvoient généralement à l’identité et au statut de son porteur. La peau animale, et particulièrement le cuir tanné ou séché, y est également revendiquée comme outil de communication, en ce qu’elle est un matériau constitutif, de par le monde, d’un vaste corpus d’objets – tambours, boucliers (Masaï, Kenya), marionnettes (théâtre d’ombres wayang d’Indonésie) – employés pour véhiculer des messages. Une partie signifi cative des objets exposés a été collectée par de Bruijn, les autres correspondent à des emprunts accordés par différentes collections privées et institutions, dont le Allard Pierson Museum, le Noordbrabants Museum et le Wereldmuseum. CI-DESSUS : Reconstitution d’un établissement de tatouage dans l’exposition de Waalwijk. © Nederlands Leder and Schoenen Museum. À GAUCHE : Masque. Mbembe, Nigeria. © Nederlands Leder and Schoenen Museum. À GAUCHE : Vue de l’exposition L’Europe fantôme au Mu.ZEE d’Ostende. Photo : Steven Decroos. CI-DESSOUS : Patrick Wokmeni, série L’Europe fantôme, 2015. © Photo : Patrick Wokmeni. L’EUROPE FANTÔME Ostende—Jusqu’au 2 janvier 2016, le Mu.ZEE accueille une exposition qui place le visiteur de l’autre côté du miroir. Jouant sur l’inversion du titre du fameux ouvrage de Michel Leiris, L’Afrique fantôme, carnet de route de la mission Dakar-Djibouti (1931- 1933), L’Europe fantôme interroge la représentation de l’art d’Afrique au XXe siècle dans les sociétés occidentales. Fondamentalement réfl exive, cette initiative née d’un dialogue avec l’artiste Sammy Baloji (Lubumbashi, 1978) initié en 2014 réévalue aussi le modèle muséal occidental, véhicule par excellence du discours impérialiste de l’époque coloniale, dont il a du mal à se défaire malgré des revendications vieilles de près d’un siècle si l’on se remémore le plaidoyer de Guillaume Apollinaire de 1908, Sur les musées. Suivant un fi l historique allant de la conférence sur le Congo de Berlin de 1845-1885 à la présentation du pavillon belge à la cinquante-sixième édition de la Biennale de Venise en 2015, le discours est servi par toutes sortes de documents (photographies et publications), ainsi que par une sélection de plus de quarante cinq oeuvres issues des collections du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Représentatives des regards portés sur les arts d’Afrique par les intellectuels du XXe siècle tels que Vladimir Markov, Carl Einstein, Michel Leiris et bien d’autres, les pièces choisies pour L’Europe fantôme sont proposées également sous un jour nouveau, à travers les photographies individuelles prises par Patrick Wokmeni, artiste camerounais dont l’oeuvre traduit des préoccupations politiques et identitaires. L’exposition s’attarde également sur les visions de penseurs et d’écrivains anticolonialistes tels qu’Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop, Édouard Glissant ou encore Chinoua Achebe.


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