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2 Lors de cette rentrée dernière, nous avons assisté non sans un brin d’émotion – pourquoi s’en cacher ! – à l’aboutissement d’un projet auquel tenait toute l’équipe de Tribal Art magazine. Partenaire de Parcours des mondes depuis la reprise, en 2008, de ce salon parisien par Tribal Art management, avec Pierre Moos à la direction générale, notre magazine devenait un acteur à part entière de sa quatorzième édition. Ce pas nous semblait en effet indispensable à franchir car, sans pour autant renier notre identité « papier », nous concevons Tribal Art magazine avant tout comme une plateforme dynamique de partage, de réfl exion et de rayonnement des arts tribaux s’adressant à un vaste collectif réunissant collectionneurs, chercheurs, conservateurs de musées, marchands, experts, etc., et se nourrissant de cette diversité de profi ls et de sensibilités. Une participation active et à l’écoute de ceux qui nous suivent s’imposait. Dès lors, nous avons oeuvré à la concrétisation d’un Espace Tribal au 22 rue Visconti dans lequel nous avons proposé diverses manifestations culturelles. Vous avez été très nombreux à y découvrir l’exposition photographique célébrant les trente-cinq ans de carrière de Hughes Dubois ainsi que l’ensemble de pièces phare proposées par Ana et Antonio Casanovas, Bernard Dulon, Daniel Hourdé et Frédéric Rond ; à y animer les différents débats matinaux abordant les problématiques soulevées par la restauration d’oeuvres d’art tribal ; à y écouter les auteurs de livres hors-normes tels Pierre Amrouche (Regards de Masques) ou Alain Weill (Homme Blanc – Homme Noir) ; à y assister aux premières révélations autour de l’enquête menée par Christian Coiffi er à partir d’une photographie prise en 1935 sur la rive du fl euve Sepik, dont il a identifi é l’homme et retrouvé la trace de bon nombre des pièces qui y fi gurent comme nous l’avons développé dans l’un des dossiers qui composent ce numéro hiver de Tribal Art magazine... Tous ces événements ont été pensés pour satisfaire votre soif de connaissances et vos exigences en matière d’esthétique et nous vous remercions profondément de l’accueil enthousiaste que vous leur avez réservé. Espérons que cette première expérience connaîtra de passionnants développements lors de Parcours à venir. Mais que nos lecteurs soient rassurés, ils ne devront pas attendre un an pour découvrir le fruit de nouvelles associations entre Tribal Art magazine et des événements singuliers. Le hors-série nº 5 que nos abonnés auront reçu avec ce numéro en est la première preuve. Réalisé en collaboration avec la Pulitzer Arts Foundation de St. Louis, ce volume dévoile autant qu’il prolonge l’exposition Kota: Digital Excavations in African Art. Le caractère éminemment novateur de cette manifestation à l’affi che jusqu’au 22 mars 2016 nous a séduit sur-le-champ lorsque leurs commissaires, Kristina Van Dyke et Frederic Cloth, nous ont présenté le projet, il y a plus d’un an. Non seulement il s’agit là de la première monographie dédiée aux fi gures gardiennes de reliquaires kota, mais cette exposition est la première tentative de matérialisation de la contribution des méthodes d’analyses scientifi ques – mathématiques et statistiques dans ce cas précis – au développement de la connaissance dans le domaine des arts tribaux. Soutenir ce travail était une évidence... Un autre événement inédit, dont nous sommes partenaires, se trouve au coeur de cette édition hiver : Esthétiques de l’Amour, Sibérie extrême-orientale. Invitation à la découverte par les sens d’un patrimoine fort méconnu – les collections d’objets usuels de Sibérie extrême-orientale du musée du quai Branly –, l’exposition réalisée par Daria Cevoli revendique le regard comme déclencheur d’émotions et de cette curiosité si nécessaire pour aller à la rencontre de l’autre. Ce postulat, nous ne pouvions qu’y adhérer pleinement ! Car, en effet, lorsque ce regard est exercé par des personnalités aussi sensibles et engagées auprès de l’art et de la culture que Albert Barnes, Richard et Henry Syer Cuming ou Michel Levau, auxquels ce numéro rend hommage, c’est le gage de merveilleuses expériences aussi bien esthétiques qu’intellectuelles, pour nous tous, fascinés par le beau et par les cultures qui ne sont pas les nôtres. Elena Martínez-Jacquet Éditorial Notre couverture illustre le célèbre couple assis du maître de la Barnes Foundation, sculpté par un artiste dogon du Mali. Bois. H. : 64,5 cm. The Barnes Foundation, A197. Photo : Rick Echelmeyer. © 2015 The Barnes Foundation.


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