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la situation au Zaïre et en Angola, alors en guerre civile et où Cuba avait envoyé trente mille soldats. Sans sa tragique maladie, Peter Loebarth serait encore aujourd’hui une personnalité centrale dans le monde de l’art tribal, avec son expérience, 145 Ralph Nash Ralph était l’un des meilleurs spécialistes de l’art et l’un des collectionneurs les plus intéressants que j’aie jamais eu la chance de rencontrer. Bien que de nombreuses oeuvres majeures d’art africain soient passées entre ses mains, Ralph était un collectionneur bien plus qu’un marchand. À chaque fois que je lui rendais visite chez lui à Londres, et plus tard à Berlin, il me fascinait par la profondeur de ses réfl exions sur ses centres d’intérêt les plus récents, qui allaient de l’art du début de la Renaissance à l’art africain, en passant par celui de l’Italie moderne. Ralph est né en Allemagne en 1928 et a déménagé au Cap en Afrique du Sud en 1934, en compagnie de ses parents et de son frère. Làbas, il eut l’occasion de voir des collections d’art africain alors qu’il n’avait que dix ou douze ans. Ce fut le point de départ d’une passion éternelle pour ces objets. Après ses études, il est devenu un créateur renommé spécialisé dans les chaussures pour femmes. La société sud-africaine pour laquelle il travaillait l’envoyait en Europe et aux États-Unis plusieurs fois par an. Pour lui, c’était l’occasion d’entretenir sa passion pour l’art africain, mais aussi de mener sa carrière dans l’industrie de la mode. En 1961, la situation politique en Afrique du Sud l’avait tellement déçu qu’il décida de s’installer à Londres, où il travailla comme consultant en mode auprès d’enseignes comme Lord & Taylor et Sachs Fifth Avenue. Il noua également des liens étroits avec d’importants marchands et collectionneurs d’art africain en Europe et aux États- Unis et se mit à approvisionner de nombreux marchands new-yorkais, John Klejman en tête. Je l’ai rencontré en 1970, confortablement installé avec sa collection dans une splendide maison sur Bryanston Square. Je lui ai acheté plusieurs objets d’art lega. J’ai appris plus tard que je lui avais déjà acheté plusieurs objets de manière indirecte – des objets qui étaient passés entre ses mains – auprès de marchands comme John Klejman, Aaron Furman et Merton Simpson. À cette époque, la mère de Ralph vivait à Los Angeles, non loin de chez moi. Outre mes nombreuses visites à Londres, j’ai donc eu la chance de voir Ralph à plusieurs reprises durant la décennie suivante lorsqu’il venait en Californie rendre visite à sa mère. Je garde de précieux souvenirs de nos conversations et j’ai toujours été stupéfait par son vaste cercle d’amis et ses anecdotes concernant son mode de vie fascinant. Dans les années 1980, le marché de l’art africain changea et Ralph s’en détourna quelque peu. Il vendit une grande partie de sa collection et commença à s’intéresser davantage à la peinture moderne européenne. Il s’installa sur la Côte d’Azur, puis à Hambourg et fi nalement à Berlin où, jusqu’à sa mort fi n 2014, il coula des jours heureux avec son compagnon, l’écrivain allemand Joachim Helfer. Jay T. Last ses contacts et son immense savoir. Il nous laisse le souvenir de son charisme, de son humour si particulier et de sa profonde connaissance de l’art africain. Petra et Stephan Herkenhoff déjà d’une maladie neurologique. Il nous a ensuite rendu visite à plusieurs reprises à Osnabrück, et ce fut à chaque fois intéressant d’entendre ses récits captivants. S’il avait écrit ses mémoires, ce serait un lourd volume. Ses nombreux voyages et contacts en Afrique lui ont permis de bien connaître les relations politiques et en ont fait un interlocuteur et un conseiller très sollicité. C’est ainsi que, par exemple, Loebarth fut invité le 15 novembre 1979 à la Maison-Blanche à la demande du président Carter, pour qui il devint un conseiller important au sujet de HOMMAGES


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