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Ernest Wauchope 115 institutions ou à des collectionneurs privés une partie de sa collecte d’octobre 1935 ? L’Australian Museum se serait-il séparé ultérieurement de certaines pièces ? Aucune trace de telles transactions n’a été retrouvée à notre connaissance. La grande majorité des sculptures évoquées dans cet article ont été collectées durant l’entre-deux-guerres, entre 1925 et 1935. Si aucun des bouchons de fl ûte cédés par Wauchope aux membres de l’expédition de La Korrigane ne sont rentrés dans les collections du musée de l’Homme, certaines autres pièces provenant de la collection Wauchope se trouvent conservées au musée du quai Branly. Il s’agit d’objets achetés au marchand Gene van den Grecken, en 1966, par le professeur Jean Guiart, durant une mission en Australie fi nancée par des fonds du budget de la Direction des arts et lettres pour le compte du musée des Arts africains et océaniens. Parmi ces objets, quatre dont un de la région du fl euve Yuat sont dits provenir de la collection d’Ernest Wauchope (Guiart, 1937 : fi g. 3, 4, 7 et 8). Selon Harry Beran (2006) certaines de ces oeuvres auraient été réalisées par un génial faussaire dans le cadre d’un vaste canular. L’histoire d’Ernest Wauchope reste donc à écrire car bien des éléments de sa vie de collectionneur demeurent encore dans l’ombre. NOTES 1. Ce texte, préparé en 2011 pour un exposé lors du symposium annuel de la Pacifi c Arts Association (Europe) à Leiden, a été remanié et complété pour le présent article. Nous tenons à remercier les responsables des archives de l’Australian Museum, ainsi qu’Yvonne Carillo, Kirk Huffman, Philippe Peltier et Harry Beran pour leur aide lors des recherches qui ont permis d’écrire cet article. 2. Le 28 mars 1934, deux couples, Étienne et Monique de Ganay, Charles et Régine van den Broek, l’un de leurs amis célibataire Jean Ratisbonne et neuf marins quittent le port de Marseille sur le yacht La Korrigane pour un voyage de circumnavigation autour du monde. Ils rentrent au port au mois de juin 1936 après avoir collecté environ 2 500 objets ethnographiques et réalisé des milliers de photographies et de nombreux fi lms (Coiffi er, 2001 et 2014). 3. Cf. Lettre d’Ernest Wauchope du 26/8/1934 au secrétaire de l’Australian Museum de Sydney. 4. Cf. Note aux trustees de l’Australian Museum du 5 juillet 1934, intitulée : E.J. Wauchope, Awar Plantation, Collecting Ethnographical Specimens. 5. Cf. Lettre du secrétaire de l’Australian Museum du 30 janvier 1935 à E. Wauchope. 6. Cf. Lettre de l’administration centrale du Territory of New Guinea à Rabaul, du 2 mai 1935, au secrétaire de l’Australian Museum de Sydney. Elle est signée de Ramsay Mc Nicoll. 7. Cf. Note de l’Australian Museum du mois d’août 1935 approuvée par les trustees et intitulée : Wauchope E.J. Collecting New Guinea Specimens. 8. L’ethnologue avait chargé Bob Ovehall de lui garder cette grande moustiquaire pour l’une de ses prochaines missions de terrain dans la région. 9. Les District Offi cers étaient appelés kiap en pidgin english. 10. Celle-ci a d’ailleurs relaté dans ses mémoires comment les passagers du bateau découvrirent La Korrigane échouée sur un banc de sable : « Then suddenly, rounding a bend, FIG. 23 : Sculpture de faîtage de maison cérémonielle. Bois et pigments. H. : 106 cm. Ex-coll. Jolika et Fine Arts Museums of San Francisco. Avec l’aimable autorisation de Christie’s, Paris. © Christie’s Image Limited.


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