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épistolaires entre Ernest Wauchope et l’administration de l’Australian Museum. Elles indiquent ainsi qu’une somme de deux cents livres lui fut allouée pour l’une de ses collectes7. RENCONTRE ENTRE LES MEMBRES DE L’EXPÉDITION DE LA KORRIGANE ET LE COUPLE WAUCHOPE Grâce aux carnets de voyage de Sarah Chinnery (Fortune, 1998) et de Monique de Ganay (Coiffi er, 2014), il est possible de reconstituer très précisément les événements qui ont précédé et suivi cette photographie de Charles van den Broek. Le 10 septembre 1935, M. et Mme Wauchope et Sarah Chinnery dînent à Angoram chez le commerçant Robert Overall, appelé communément Bob, en compagnie de l’offi cier de patrouille Hamilton à l’intérieur de la grande chambre moustiquaire de Gregory Bateson8 (Fortune, 1998 : 160-162). Le lendemain, Sarah et le couple 106 Wauchope partent sur leur bateau, le Balangot, pour visiter le village de Kambot situé sur les rives du fl euve Keram. Ils redescendent ensuite ce dernier pour aller dormir au village d’Alagunam au bord du fl euve Yuat. Le jour suivant, ils remontent ce fl euve jusqu’au village de Kinakatem où Margaret Mead et Réo Fortune travaillèrent trois années auparavant. Ils visitent également les villages de Brenda et Dankar pour y acheter des objets (Fortune, 1998 : 165- 170). Le lundi 16 septembre, ils continuent vers l’amont jusqu’au village de Bun puis, le lendemain, rebroussent chemin pour redescendre vers le fl euve Sepik en faisant des arrêts dans les villages d’Andua et de Yurma où le couple Wauchope complète ses achats. Mais Biddy Wauchope est souffrante et le couple décide alors de retourner vers Angoram (Fortune, 1998 : 171-173). Le vendredi 20 septembre, le District Offi cer (le kiap)9 Bloxham arrive à Angoram sur la goélette de l’administration coloniale, l’Hermès, qui doit continuer sa route le lendemain vers Ambunti en amont du fl euve. Sarah Chinnery en profi te pour accompagner Hamilton et Bob Overall sur l’Hermès (Fortune, 1998 : 173). Deux jours après, le 23 septembre, les membres d’une expédition française arrivent à Angoram sur leur yacht La Korrigane. Le kiap Bloxham les accueille aimablement et les invite à dîner (Van den Broek, 1939 : 190, Coiffi er, 2014 : 127). Il leur présente M. et Mme Wauchope à bord de La Korrigane. Ces derniers leur font cadeau de quatre objets dont deux bouchons de fl ûte sculptés qu’ils viennent d’acquérir durant leur dernier voyage sur les rivières Keram et Yuat. C’est donc vraisemblablement ce jour même que Charles van den Broek fi xe sur la pellicule Ernest Wauchope avec sa moisson d’objets qu’il vient de débarquer sur la rive avec l’aide de quatre accompagnateurs locaux. Le lendemain, le yacht La Korrigane reprend sa route vers l’amont mais s’échoue sur un banc de sable dans un méandre du fl euve près du village de Moïem. Cet échouage se trouve rapidement amplifi é par un soudain et très brusque tremblement de terre. Par chance, l’Hermès vient à passer, de retour d’Ambunti. Sarah Chinnery qui se trouve à son bord10 (Fortune, 1998 : 170) fait ainsi la connaissance des Français et passe un moment sur leur yacht (Coiffi er, 2014 : 127). Elle leur raconte brièvement son récent séjour sur le fl euve Yuat en compagnie du couple Wauchope (Fortune, 1998 : 163- 173). Après trois jours d’efforts, La Korrigane est fi nalement remise à fl ot le 28 septembre grâce au halage de l’Hermès et d’une autre goélette, la Win On du marchand chinois Chu Leong, avec lequel Sarah Chinnery continue sa route vers Madang. Durant ce temps, Monique de Ganay termine de lire des écrits de Margaret Mead et de Stéphane Chauvet tout en préparant des verres de whisky pour réconforter les de ce dernier se trouve conservée dans le département des archives du musée. Une note destinée aux trustees de l’Australian Museum indique que c’est Camilla Wedgwood qui recommanda Ernest Wauchope à l’administration du musée4. Au début de 1935, cette dernière et les trustees acceptèrent la proposition faite par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocats de Sydney de reconnaître Wauchope comme un collecteur offi ciel du musée5. D’autres lettres lui spécifi ent cependant l’interdiction faite par l’administration australienne de collecter des crânes humains6. Les minutes des réunions des trustees de la période 1934-1938 témoignent des nombreux échanges FIG. 4 : Photographie du yacht La Korrigane lors d’une escale dans la région du Sepik, 1935. Avec l’aimable autorisation de la famille Van den Broek d’Obrenan. DOSSIER


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