Page 107

•TribalPaginaIntera.indd

WAUCHOPE ET L’AUSTRALIAN MUSEUM Ernest John Luther Wauchope fi t partie du corps expéditionnaire australien (ANZAC) envoyé en Europe durant la Grande Guerre. À vingt-trois ans, il s’embarqua à Adélaïde le 20 octobre 1914 comme mécanicien sur l’Ascanius avec ses compagnons d’armes du 10e bataillon d’infanterie. Quelques années après son retour en Australie le 15 février 1918 et sa démobilisation, Ernest Wauchope partit comme modeste salarié du gouvernement dans l’ancienne colonie allemande de Nouvelle-Guinée qui venait d’être placée sous mandat australien en 1919 par la Société des nations lors du traité de Versailles. Il se mit alors à investir dans des mines d’or en fondant l’Adelaïde Compagny. Sa réussite dans les affaires lui permit d’acheter une plantation pour trente mille livres, mais le prix du coprah chuta rapidement avec la crise économique. Dans les années 1930, Wauchope et son épouse Biddy géraient la plantation Awa, située sur le territoire des Awar, dans la baie d’Hansa, non loin de Bogia en face de l’île de Manam sur la côte nord-est de la Nouvelle-Guinée. À cette époque le couple de planteurs offrit son aide à divers scientifi ques de passage dans la région, comme C. B. Humphreys du Christ’s College de Cambridge (Fortune, 1998 : 34) et le docteur Félix Speiser du musée de Bâle3. Ils entretinrent également des relations suivies avec les ethnologues comme Camilla Wedgwood et Gregory Bateson. Camilla Wedgwood était alors assistante en anthropologie à l’université de Sydney et effectuait des recherches dans l’île de Manam. Elle eut donc l’occasion de fréquenter souvent le couple de planteurs (Fortune, 1998 : 56). Gregory Bateson, de son côté, travaillait beaucoup plus loin, en amont du fl euve Sepik, dans les villages iatmul de Palimbeï et Kanganaman. Il put également bénéfi cier de leur aide durant ses missions de terrain de 1929 et de 1932. Il ne manquera pas d’ailleurs de les remercier nommément dans l’avant-propos de son fameux ouvrage Naven (1971 : 8). En 1936, Ernest Wauchope collabora également avec Lord Moyne pour constituer une collection d’objets du Bas-Sepik et du Ramu qui se trouve maintenant au British Museum (Howarth, 2015 : 104). Outre la collecte d’orchidées et le recrutement de main-d’oeuvre pour les plantations, Ernest Wauchope devint également pourvoyeur d’objets ethnographiques pour divers musées. Le Pitt Rivers Museum possède ainsi une trentaine d’objets qu’il collecta et qui sont inclus dans la collection de Beatrice Blackwood. Mais c’est principalement pour l’Australian Museum de Sydney qu’il travailla. Cette institution possède une collection conséquente d’objets divers (sculptures, masques et peintures sur infra-bases de palmes de sagoutier…) rassemblés par Ernest Wauchope, ainsi qu’un fonds documentaire sur le collecteur. La correspondance 105 Papouasie-Nouvelle-Guinée Ernest Wauchope


•TribalPaginaIntera.indd
To see the actual publication please follow the link above