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72 MUSÉE à la Une PHILLIPS CENTER Santa Fe—En juin dernier, le Wheelwright Museum a ouvert sa première extension depuis sa création il y a soixante dix-huit ans. Le « Jim and Lauris Phillips Center for the Study of Southwestern Jewelry » célèbre plus de vingt ans de collecte et de recherche vouées aux bijoux navajos et pueblos ainsi qu’aux traditions associées. Le centre comprend deux galeries d’exposition dont la surface totale atteint deux mille mètres carrés. Ces galeries abritent le premier espace d’exposition permanent du Wheelwright, la Martha Hopkins Struever Gallery, un lieu dédié à l’orfèvrerie et à d’autres techniques du travail du métal et de la pierre, ainsi qu’à l’art de la parure du passé et du présent. Un autre espace, baptisé Schultz Gallery en hommage à Sid et Ruth Schultz, s’étend sur quatre cents mètres carrés et accueille les expositions temporaires variées. Le Wheelwright a bâti une collection très complète qui lui permet de raconter la riche histoire de la création de bijoux de manière détaillée. Nombre d’objets parmi les plus anciens sont documentés ou attribués à des auteurs connus, ce qui constitue l’un des points forts de sa collection. Le musée peut dès lors présenter l’histoire des bijoux dans le Sud-Ouest comme un effort humain et non comme une simple séquence anonyme de styles. Bien que la production de bijoux ait constitué une importante forme d’art indigène dans le Sud-Ouest des États- Unis pendant des siècles, pratiquement tous les musées majeurs l’ont considérée comme secondaire par rapport à l’art de la vannerie, de la poterie et du textile. Le Wheelwright possède une collection qui lui permet d’accorder aux bijoux du Sud-Ouest l’importance qu’ils méritent mais n’obtiennent que très rarement. Outre l’incroyable Phillips Collection contenant plus de huit cents objets en argent originaires de la région, le musée a acquis durant ces dix dernières années la collection Carl Lewis Druckman de cuillères navajos et pueblos, la collection Anderman/Gallegos de fi ligranes du Nouveau-Mexique, une collection majeure de boucles d’oreilles anciennes du Sud-Ouest, des bijoux « oiseau-tonnerre» de Santo Domingo Pueblo, des bijoux et objets creux créés par des maîtres comme Kenneth Begay, Morris Robinson, Lewis Lomay et Charles Loloma, ainsi que des oeuvres contemporaines de Yazzie Johnson et Gail Bird, Norbert Peshlakai, McKee Platero, Perry Shorty et bien d’autres. Les collections du Wheelwright mettent en lumière des artistes et des traditions datant de 1870 à nos jours. À GAUCHE : Peigne. Navajo. Vers 1895. Argent forgé à la main. Avec l’aimable autorisation du Wheelwright Museum of the American Indian. CI-CONTRE : Broche réalisée par Lambert Homer (Zuni Pueblo) et Roger Skeet (Navajo). Vers 1935. Argent forgé à la main et turquoises. Avec l’aimable autorisation du Wheelwright Museum of the American Indian. CI-DESSUS : Dessin explorant les variations possibles dans l’ornementation des fi gures de reliquaire produites par le maître de Sebé. Dessin de Frédéric Cloth. À DROITE : Dessin de la face convexe d’une fi gure de reliquaire janus. Ndassa, République du Congo. Collection Laura et James J. Ross. Dessin de Frédéric Cloth. KOTA : RECHERCHES DIGITALES Saint-Louis—Du 16 octobre 2015 au 19 mars 2016, la Pulitzer Arts Foundation présentera Kota: Digital Excavations in African Art, une exposition atypique s’intéressant à une base de données numérique mise au point par l’ingénieur-informaticien et chercheur indépendant belge Frédéric Cloth afi n d’étudier et révéler les secrets des reliquaires Kota. Créés entre les XVIIe et XXe siècles dans un territoire correspondant aux États actuels du Gabon et de la République du Congo, les reliquaires Kota représentent des formes humaines abstraites et étaient supposés apporter la protection des ancêtres défunts et assurer la survie de la communauté. En matière de sculpture, ils se distinguent par l’incorporation de laiton et de cuivre dans du bois sculpté. Lorsque les missionnaires et les colons déferlèrent sur l’Afrique centrale dans les années 1930, une grande partie de l’histoire et de la tradition orales des Kota fut détruite et même si de nombreuses fi gures de reliquaire sont encore conservées, nous ignorons pratiquement tout de leur usage et leur provenance. En présentant plus de cinquante fi gures de gardien de reliquaire, l’exposition adopte une démarche visuelle


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