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La statuaire lumbu 123 FIG. 27 (À DROITE) : Amulette. Lumbu, Gabon. Bois. H. : 11,5 cm. « Africarium Collection », ex-coll. Bernard et Bertrand Bottet, Nice. Collection privée. Avec l’aimable autorisation de Christie’s. © Christie’s. FIG. 26 (CI-DESSUS) : Amulette, mère à l’enfant. Punu-Lumbu, Gabon. Bois. H. : 11 cm. Ex-coll. : Jean Roudillon ; Max Itzikovitz ; Ana et Antonio Casanovas. Collection privée, Paris. Avec l’aimable autorisation d’Ana et Antonio Casanovas. FIG. 25 : Amulette, mère à l’enfant. Punu-Lumbu, Gabon. Bois. H. : 12,2 cm. Ex-coll. : Ratton Paris avant 1950, Donald Morris Gallery, Detroit et New York, 1996. Acquis avec des fonds du Smithsonian Collections Acquisition Program. © National Museum of African Art, Smithsonian Institution, photo : Franko Khoury. FIG. 24 (À DROITE) : Amulette. Lumbu, Gabon. Bois. H. : 10,75 cm. Collection Max Itzikovitz. © Brigitte Cavanagh. rouge et bleu (fi g. 20)23. Le rouge colore le cou et le buste ; une large raie bleue s’implante à la hauteur du nombril et en haut des bras. Cette teinte recouvre les bouts des seins à l’instar du reliquaire de l’ancienne collection Kuhn24 et de deux autres appartenant à une importante collection privée française. Plusieurs têtes et bustes reliquaires de cette dernière collection (fi g. 21) témoignent de cette utilisation du bleu pour rehausser les cheveux coiffés en forme de kodia. Appelée lumbu lua Kasa-Vubu, cette coiffure représente la coquille spiralée d’un escargot, un symbole qui fut repris lors de la lutte pour l’indépendance : en effet, les femmes tressèrent alors leurs cheveux en forme de kodia, symbole de la vie et de la genèse kongo25. Tous ces objets ont en commun le triangle rouge-ocre sur le front à l’instar du masque royal galoa. Ce triangle rouge, insigne de l’homme, et la couleur bleue sur le front se retrouvent sur une superbe statue surmontant un manche (fi g. 22). Cette statue au geste kongo, bras droit levé, asexuée, est caractérisée par une tête impressionnante coiffée d’une visière aux trois couleurs, blanc, rouge et bleu, surmontée de la plume rouge de la queue d’un perroquet gris, un front en surplomb, de grands yeux en demi-lune avec lamelles de verre et des épaules massives. Quatre charges se trouvent derrière la tête, autour du cou, en haut du bras gauche et autour du poignet droit. LA STATUAIRE ZOOMORPHE Bien que moins nombreuses que les fi gurations féminines, les statues animalières lumbu sont également avérées. En atteste par exemple la statue reproduite en fi gure 23 qui représente un chimpanzé nziku, un grand frère qui habite dans la forêt et qui, selon la tradition, incarne l’idée de force. La face concave au triangle rouge sur le front est peinte en bleu ainsi que les oreilles ; des fragments de verre symbolisent les yeux ronds aux larges pupilles noires ; la bouche projetée en avant, ouverte, est colorée de rouge. Ce type de statue exceptionnelle, au corps puissant et arrondi, symbolise le clan Tchimpwatufi . Le mythe rapporté par De Heusch, révèle que le chimpanzé est le frère de la divinité Bunzi26. « LES IDOLES PORTATIVES » Les amulettes (muswinga) que Hagenbucher-Sacripanti appelle « idoles portatives »27 mesurent de dix à quinze centimètres et appartenaient au devin guérisseur nganga et au sorcier ndotchi. En majorité en bois, elles représentent des femmes, mais aussi des hommes (fi g. 24), certains fi gurés debout, la plupart assis ou agenouillés, posés sur un entrelacs ou un anneau. Trois amulettes, représentatives de notre corpus, illustrent le thème de la maternité. L’une


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