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MUSÉE à la Une MONUMENTS DE RAPA NUI Manchester—Les gigantesques statues de pierre de Rapa Nui comptent parmi les objets archéologiques les plus connus et les plus fascinants du monde. Making Monuments, l’exposition temporaire du Manchester Museum, porte un regard nouveau sur ces colosses que l’on appelle moaïs. Imposants piliers de roche mesurant de deux à vingt-quatre mètres de hauteur et pesant jusqu’à cent tonnes, les moaïs ont longtemps suscité le mystère. D’après les chercheurs, ces quelque huit cent quatre-vingt-sept statues, taillées dans le basalte à l’aide de haches puis déplacées jusqu’à leur position actuelle, ont été érigées entre 1100 et 1600 après Jésus-Christ. Comment des hommes ont-ils pu transporter plus de mille mètres cubes de roche sans les équipements d’aujourd’hui 52 ? Pour expliquer ce qui semblait relever de l’impossible, certains ont évoqué une intervention extraterrestre, d’autres ont associé ce prodige à la légende de l’Atlantide… L’archéologue Colin Richard, attaché à l’université de Manchester, a travaillé pour Making Monuments afi n de déconstruire ces mythes. À travers cette exposition, le spécialiste explore également le rôle que ces géants de pierre ont joué dans la vie des insulaires, se penche sur les théories actuelles quant au déclin de cette population, et étudie les pukao, ces coiffes faites de tuf rouge, pesant elles-mêmes plusieurs tonnes et trônant sur la tête de certains moaïs. À cette occasion, le musée dévoilera au public l’un des colosses de basalte, Moaï Hava, importé en Grande-Bretagne en 1868 et prêté par le British Museum. À voir jusqu’au 6 septembre. L’ART DU SEPIK Berlin puis Zurich—Le fl euve Sepik est le plus long cours d’eau de Nouvelle-Guinée. La majorité du fl euve coule dans les provinces de Sandaun (Sepik occidental) et de East Sepik (Sepik oriental). Le long de son cours se déploie une grande diversité de paysages et d’écosystèmes : marais et forêts tropicales succèdent aux montagnes et aux plaines, refuges d’une faune abondante mais aussi, depuis plus de quatorze mille ans, de l’Homme. En effet, les rives du Sepik, qui s’étendent sur près de douze cents kilomètres, sont peuplées par de petits groupes tribaux vivant, pour beaucoup, coupés les uns des autres. L’hétérogénéité de ces groupes s’observe notamment dans leurs idiomes : rien que dans la zone médiane et la partie basse du fl euve, il existe plus de quatre-vingt-dix langages différents. Dance of the Ancestors: Art from the Sepik of Papua New Guinea, l’exposition du musée du quai Branly en association avec le Martin-Gropius-Bau (Berlin) et le Museum Rietberg (Zurich), se penche sur cette région longtemps ignorée par les explorateurs et voyageurs occidentaux. Ce n’est que vers la fi n du XIXe siècle que l’embouchure du fl euve Sepik fut découverte par un navire allemand. Les colons à son bord le rebaptisèrent alors Rivière Reine Augusta. Très vite, la culture et l’art locaux, très élaborés, attirèrent l’attention des muséologues et des collection- CI-DESSUS et EN BAS À GAUCHE : Moaï de Rapa Nui. Adam Stanford © Aerial-Cam Ltd for RNLOC. CI-DESSOUS : Parure. Fleuve Sepik, aire de Nouvelle- Guinée. Ethnologisches Museum Berlin. © Staatliche Museen zu Berlin - Preubinscher Kulturbesitz, Ethnologisches Museum, photo : Claudia Obrocki.


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