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MUSÉE à la Une 50 À GAUCHE : Wifredo Lam, Le bruit, 1943. © adaGP, Paris 2015 © Centre Pompidou, MNaM-CCi, dist. RMN- Grand Palais / droits réservés. HIMALAYA TRIBAL Vichy—L’Himalaya, en sanskrit « demeure des neiges », englobe les plus hauts sommets du monde. Malgré la rudesse de son relief, cet ensemble montagneux qui s’étend sur cinq pays, l’Inde, le Pakistan, le Népal, le Bhoutan et le Tibet, abrite plus de soixante-cinq millions d’individus. Si la taille gigantesque de l’Himalaya (deux mille cinq cents kilomètres de long) a préservé la Chine et l’Inde de leur infl uence mutuelle, le « toit du monde » lui-même est un lieu d’interactions où se sont développées des cultures hybrides et uniques à la fois, produits des migrations et de l’adaptation des traditions régionales à l’écosystème local. L’art méconnu des peuples himalayens, en lien étroit avec les religions autochtones et découvert par l’Occident dans les années soixante, refl ète particulièrement bien la diversité culturelle de cette région. À travers sa nouvelle exposition, Himalaya tribal, le musée des Arts d’Afrique et d’Asie de Vichy a voulu mettre à l’honneur les créations de ces peuples, de magnifi ques objets qui racontent les mythes fondateurs, les fêtes saisonnières et les rites funéraires ou magiques. Masques, sculptures, bijoux et objets de chaman, issus de musées ou de collections privées et rassemblés par le commissaire François Pannier (galerie Le Toit du Monde), seront visibles au musée de Vichy jusqu’au 1er novembre. L’occasion d’observer un magnifi que masque Bhairava de la vallée de Katmandou, une étonnante armure de chaman magar, une statue protectrice de la vallée du Teraï ou encore le sourire d’un masque de Citipati du Tibet. multiples casquettes : amoureux de l’art et des mots, il s’est entouré des plus grands artistes et écrivains de son temps. Son oeuvre littéraire compte parmi les plus novatrices du siècle dernier, particulièrement dans le genre de l’autobiographie (L’Âge d’Homme, 1939). Pourtant, c’est l’ethnologie africaniste que Leiris a choisi d’exercer pour métier, d’abord au département Afrique noire du musée du Trocadé ro, puis au musée de l’Homme, inauguré en 1938. Homme engagé, militant dès les premières heures pour la lutte anticoloniale et antiraciste, et soucieux de restituer aux Africains une parole dérobée par les fervents de leurs arts et les ethnologues, Leiris concevra des expositions pionnières et effectuera de nombreux voyages. Il accompagnera notamment la mission Dakar- Djibouti dirigée par Marcel Griaule, l’une des premières grandes missions ethnographiques françaises destinée, notamment, à enrichir les collections d’objets du musée d’Ethnographie du Trocadéro et au cours de laquelle il écrira L’Afrique fantô me. Au croisement de l’art, de la littérature et de l’ethnographie, l’exposition du Centre Pompidou-Metz, réalisée en partenariat avec le musée du quai Branly et la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, est la première grande exposition dédiée à ce personnage fascinant. À voir jusqu’au 14 septembre 2015 dans la galerie 3. CI-DESSOUS : Masque de Citipati. Tibet. Bois. H. : 30 cm. Collection Jean Rosain. © Bertrand Holsnyder. À DROITE : Masque Ciwara kun. Bamana, Mali. Bois, perles et cauris. H. : 74 cm. Musée du quai Branly, Paris. © 2015, mqB, photo : Patrick Gries/ Bruno Descoings/scala, Florence. CI-DESSOUS : Michel Leiris sous la tente, Soudan, Gallabat, 13 mai 1932. © Bibliothèque littéraire Jacques Doucet/Suzanne Nagy, 1973. Affi che de l’exposition au Centre Pompidou-Metz.


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