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MARCHÉ de l’art VENTE CHRISTIE’S Paris—Christie’s annonce l’une des ventes les plus ambitieuses 29 jamais organisées à son siège parisien pour le 23 juin. La vacation comptera cent pièces d’art africain n’ayant pas été disponibles sur le marché plus de deux fois au cours du dernier siècle. Rigoureusement sélectionnées pour leurs qualités d’exécution, les oeuvres se distinguent par une esthétique qui n’est pas sans évoquer les principes formels à l’honneur dans la célébrissime exposition ‘Primitivism’ in 20th Century Art : Affi - nity of the Tribal and the Modern qui fut présentée au MoMA en 1984. L’hommage à cette manifestation qui marqua les esprits transparaît de façon explicite grâce au lot phare de la vente : une fi gure gardienne de reliquaire kota (Gabon) ayant intégré au début des années 1980 la collection de William Rubin, principal responsable de l’événement du MoMA. Outre des qualités formelles exceptionnelles alliant équilibre, pureté des lignes, géométrie et expressivité, cette pièce affi che un pedigree hors du commun. Sculptée par un artiste de talent au Gabon au XIXe siècle, l’oeuvre arriva à Paris au début du XXe siècle où elle fut acquise par George de Miré. Lors de la vente de la collection en décembre 1931, cette pièce suscita l’intérêt d’Helena Rubinstein qui remporta l’enchère et emmena l’oeuvre à New York. Celleci ne changea pas de mains avant la vente de la collection Rubinstein chez Parke Bennet en 1966. L’acquéreur ne fut autre que David Lloyd Kreeger, grand amateur d’art impressionniste et d’avant-garde, auprès de qui Richard Feigen l’obtint. Son dernier propriétaire illustre fut William Rubin. La présence de cette oeuvre dans des publications et des expositions de référence est également récurrente. Citons uniquement quelques exemples À DROITE: Figure gardienne de reliquaire. Kota, Gabon. XIXe siècle. Proposée par Christie’s, 23 juin. Est. sur demande. © Christie’s images limited 2015. éloquents : l’Exposition d’art africain et d’art océanien de la galerie Pigalle à Paris en 1930, African Negro Art, en 1935 au MoMa, en ce qui concerne les expositions, et, pour les livres, L’Art kota d’Alain et Françoise Chaffi n (Meudon, 1979) et L’Art africain de Kerchache, Paudrat et Stephan (éd. Mazenod, 1988). Chef-d’oeuvre indiscutable de la vente, cette sculpture gardienne de reliquaire sera entourée d’autres pièces prestigieuses, dont deux objets importants de la collection Vérité – un masque d’épaule baga de Guinée et un masque kru ou grebo –, une fi gure jukun ayant appartenu à Jacques Kerchache ainsi qu’une massue maorie en néphrite dont la fi nesse des formes attira l’attention de James Hooper. À DROITE : Masque. Boa, RDC. Proposé par Christie’s, 23 juin. Est. : 100 000-200 000 euros. À GAUCHE : Masque. Grebo/Kru, Liberia. Proposé par Christie’s, 23 juin. Est. : 500 000-800 000 euros.


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