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Nouvelles frontières anciennes, mais il n’a finalement pas empêché les visiteurs d’apprécier la beauté des oeuvres d’art ou de se rapprocher des cultures représentées par ces objets. La coiffe en plumes d’aigle a récolté un énorme succès auprès des visiteurs chinois, habitués à voir cet objet de prestige au cinéma et à la télévision. L’art en général a été abordé sous l’angle de la créativité et l’originalité, thématiques particulièrement sensibles étant donné que la pratique artistique en Chine repose sur une approche d’apprentissage par la copie. Nul n’ignore que les Chinois excellent dans l’art de la réplique et puisque cette collection poursuit son parcours en Chine, on ne peut s’empêcher de se demander si des reproductions vont apparaître sur les marchés d’antiquités du pays. Afin d’apprendre comment susciter l’appréciation de l’art amérindien en Chine, il convient peut-être de se pencher sur l’un des programmes du Guangdong Museum ayant connu le plus de succès pendant l’exposition. Les visiteurs recevaient du matériel pour fabriquer des capteurs de rêves – de petits objets munis d’un cordage tissé en forme de toile d’araignée attaché en huit points sur un cerceau et décorés de coquillages, de perles, de plumes et d’autres éléments naturels empreints d’une signification particulière pour les Amérindiens. Suspendus à proximité des lieux dédiés au repos, ils sont destinés à empêcher les mauvais rêves d’envahir le sommeil de leurs propriétaires. Cet atelier a séduit les Chinois, chez qui le chiffre huit est associé à la richesse et la prospérité. Pour eux, les inventeurs d’un tel objet étaient sages et harmonieux, et fabriquer cet objet les a aidés à établir des liens interculturels entre les concepts de chance, de bonheur et de bienveillance. L’exposition First Americans a été vue par plus de cent mille visiteurs au Guangdong Museum et devrait attirer un public aussi nombreux dans les prochains musées où elle s’arrêtera. On ne sait pas encore si – ni quand – la demande d’expositions d’art tribal s’intensifiera en Chine, mais une chose est sûre : le fait d’avoir contribué à promouvoir un esprit d’échange et d’ouverture culturels a été un honneur 91 pour le Bowers Museum. Traditions and Transitions: Tribal Art from North America Du 3 octobre 2012 au 3 février 2013 Museo del Oro, Bogotá www.banrepcultural.org/museo-del-oro First Americans: Tribal Art from North America Du 11 juillet 2014 au 19 octobre 2014 Guangdong Museum, Guangzhou www.gdmuseum.com Du 12 décembre 2014 au 10 mars 2015 Shanxi History Museum, Xi’an e.sxhm.com Du 27 mars au 27 mai 2015 Hunan Provincial Museum www.hnmuseum.com PAGE PRÉCÉDENTE FIG. 11 : Panier à fardeaux. Apache, Sud-ouest. Saule, martynia et cuir. H. : 45,7 cm. The Bowers Museum, inv. 33133. FIG. 12 : Panier. Pima, Sud-ouest. Vers 1900. Willow, martynia. D. : 38,7 cm. The Bowers Museum, inv. 20290. FIG. 13 : Dan “Lelooska” Smith (1933–1996), bol. Kwakwaka’wakw, Côte Nord-ouest. Vers 1985. Bois et opercule. The Bowers Museum, inv. 86.51.1. FIG. 14 (EN HAUT) : Coiffe. Lakota, Grandes Plaines. Vers 1900. Plumes d’aigle doré, tissu épais, coton et perles. H. : 57,5 cm. The Bowers Museum, inv. F82.26.1. FIG. 15 : Hochet en forme d’orque. Haida, Côte Nordouest. Début du XXe siècle. Bois et pigments. L. : 27,9 cm. The Bowers Museum, inv. 2003.38.42. FIG. 16 (CI-DESSOUS) : Masque. Inupiaq, Arctique. Fin du XIXe siècle. Bois et pigments. L. : 22,2 cm. The Bowers Museum, inv. 92.61.4.


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