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82 FIG. 9 : Bouteille, condor des Andes. Mochica. Pérou, côte nord, site de Dos Cabezas, tombe 2. Moché Moyen, VIe - VIIe siècles. Céramique. H. : 20 cm. Museo de Sitio de Chan Chan, Trujillo. Inv. n° reg. nac. 0000178735. © MEG, J. Watts / Ministerio de Cultura del Perú, Lima. MUSÉE à la Une Leurs développements technologiques dans des domaines aussi variés que l’artisanat, l’agriculture, l’architecture suscitent encore aujourd’hui notre admiration. Citons entre autres la mise au point d’une technique permettant de dorer le cuivre (le tumbaga), qui n’a été possible en Europe qu’à la fin du XVIIIe siècle grâce à l’hydrolyse, ou la construction de temples rivalisant en taille avec nos grands ensembles architecturaux. LA TOMBE DU SEIGNEUR D’UCUPE RÉVÉLÉE Les origines, l’histoire et la nature même des institutions politiques et religieuses de cette société sans écriture demeurent au coeur de vifs débats. Durant les trois dernières décennies, de nombreux sites mochica ont fait l’objet d’importantes prospections archéologiques visant à mieux appréhender le contexte d’émergence d’une telle structure étatique. Du sable des vallées de la côte péruvienne ont alors surgi des complexes cérémoniels monumentaux, des mausolées funéraires abritant des tombes d’une richesse insoupçonnée, environnés de vastes aires domestiques. La dernière découverte d’envergure n’est autre que la tombe du Seigneur d’Ucupe, exhumée lors de campagnes archéologiques menées au centre de la vallée de Zaña au cours de l’été 2008. Positionnée dans une plate-forme funéraire le long du temple principal du site, celle-ci renfermait la dépouille du dignitaire, ainsi que celles de trois accompagnants, inhumés au FIG. 8 : Pectoral 1 du Seigneur d’Ucupe. Mochica. Pérou, côte nord, site de Huaca el Pueblo. Moché Moyen A, Ve siècle. Coquillages de cône et de spondyle. L. : 28 cm. Ministerio de Cultura del Perú, Lima Inv. n° MTRS-155494 © MEG, J. Watts / Ministerio de Cultura del Perú, Lima. début du Ve siècle avec le plus grand faste comme en attestent les plus de cent soixante-dix objets – parures, armes et autres regalia – d’or, d’argent et de cuivre qui furent exhumés. La chambre funéraire renfermait également des ossements de lamas sacrifiés rituellement, ainsi que de nombreux vases en céramique, des textiles et des colliers ouvragés réalisés avec des coquillages. L’incroyable état de conservation de la sépulture ainsi que l’importance du matériel qui y fut exhumé – à la hauteur de celui des sites de Dos Cabezas et de Sipán, ce qui n’est pas sans suggérer l’existence d’un réseau de communication et d’échange entre les élites de ces lieux – valut à cette trouvaille une formidable couverture médiatique. BBC, Reuters, Al Jazeera, National Geographic entre autres s’en firent largement l’écho tandis que la revue Archeology l’inscrivit au palmarès des dix découvertes archéologiques les plus importantes de l’année 2009. UNE EXPOSITION SANS PRÉCÉDENT Enfouis dans le sol salin du désert depuis plus de 1500 ans, ces trésors offerts pour la première fois au regard des visiteurs dans Les rois Mochica ont subi un processus de restauration de plusieurs années, mené par l’équipe du musée


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