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ART on View 64 Loin de se cantonner à répondre aux préoccupations rituelles ou aux besoins quotidiens des villages, l’art traditionnel africain se fait écho également de la diversité culturelle et religieuse, du phénomène de l’urbanisation, des changements économiques, du tourisme et de la mondialisation. L’art de l’Afrique contemporaine adopte désormais une multitude d’approches et de techniques : reproduction d’oeuvres d’art, panneaux d’affichage, enseignes de magasins et même graffitis destinés à un usage local. L’art traditionnel africain a gagné en popularité auprès des collectionneurs et connaisseurs à travers le Masque-heaume. Sénoufo, Côte d’Ivoire. XXe siècle. Bois, coton, plumes, fer, cuir et pigments. Lowe Art Museum. Achat du musée grâce à des fonds des Beaux-Arts, du Linnie E. Dalbeck Memorial Endowment, du 50th Anniversary Fund, et de dons en mémoire de Florence Drosd, 2002.8. DOUBLE TAKE Brooklyn—Hommage au dynamisme de l’Afrique et à sa longue tradition artistique, Double Take: African Innovations nous ouvre les portes de la prestigieuse collection du Brooklyn Museum par le biais d’une nouvelle installation expérimentale. L’exposition évoque des thèmes universels qui relient des oeuvres apparemment différentes, souvent créées à des époques et dans des régions très éloignées les unes des autres, tout en présentant ces oeuvres dans leur contexte historique et géographique propre. Dans la principale galerie de Double Take, près de quarante objets, dont un certain nombre d’acquisitions récentes, sont organisés en quinze paires ou petits groupes illustrant des thèmes, des sujets et des techniques qui se répètent tout au long de l’histoire de l’Afrique, notamment la représentation, l’art du portrait, le corps, le pouvoir, les décors, la satire et la vertu. À côté de cela, une « réserve en annexe » présente cent cinquante oeuvres africaines supplémentaires, permettant aux visiteurs de mieux cerner la vaste collection du musée. Le public est invité à faire part de ses impressions ; le musée s’en inspirera pour renouveler l’installation, mais aussi pour revoir la présentation de la collection africaine dans les années à venir. L’ART DE LA VIE RÉELLE Coral Gables—Les artistes africains créant des oeuvres « traditionnelles » ont longtemps cherché à trouver l’équilibre entre les valeurs de la communauté et le succès personnel. Art in Real Life: Traditional African Art, organisée par le Lowe Art Museum, se penche sur les tensions inhérentes à cette réalité qui subit la pression de bon nombre de domaines, notamment la technologie, la géopolitique, l’écologie et l’économie. Cette exposition, constituée à partir de pièces de la collection permanente du Lowe, illustre la créativité et l’inventivité dont font preuve les artistes africains confrontés à un monde sans cesse plus complexe. (Ci-dessous). Sculpture de pouvoir nkisi nkondi. Kongo (sous-groupe Kakongo), province du Bas-Congo, R. D. Congo. XIXe siècle. Bois, fer, miroir en verre, résine et pigments. H. : 86 cm. Brooklyn Museum, expédition du musée en 1922, Robert B. Woodward Memorial Fund, 22.1421. Photo : Sarah DeSantis, Brooklyn Museum. (À gauche). Image composite. À gauche, Romuald Hazoumé (Bénin, né en 1962), Fiegnon, 2011. Porto-Novo, Bénin. Jerrycan plastique, cheveux synthétiques et fils de cuivre. H. : 27.9 cm. Caroline A. L. Pratt Fund, 2014.32.2. © Romuald Hazoumé, photo : Sarah DeSantis, Brooklyn Museum. À droite, tête fragmentaire. Ife, état d’Osun, Nigeria. 1100–1500 apr. J.-C. Terre cuite. H. : 15,2 cm. The Martin 2012 Family Trust, L54.5. Photo : Brooklyn Museum. monde ; il est dès lors plus volontiers compris, en Occident, comme de « l’art ». Toutefois, les artistes qui l’ont créé étaient, et sont toujours, extrêmement pragmatiques. Leurs créations symbolisent un désir fondamental d’expression personnelle, mais elles répondent aussi à des réalités plus prosaïques, comme la nécessité pour les artistes de subvenir aux besoins de leurs familles : autant de questions au coeur de Art in Real Life, à l’affiche jusqu’au 11 janvier 2015. Cette exposition est accompagnée d’un catalogue de 160 pages richement illustré.


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