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MUSÉE à la Une 50 (À gauche). Dhodro banam. Inde. H. : 77 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (Au milieu de la page). Dhodro banam. Inde. H. : 61,5 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (À droite). Huka banam. Inde. H. : 61,5 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (Ci-contre). Sarinda. Inde. H. : 78 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (Ci-contre). Sarinda. Inde. H. : 48 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (À gauche). Dhodro banam. Inde. H. : 73 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (À droite). Dhodro banam. Inde. H. : 79,8 cm. © Museum Rietberg, Zurich. (Ci-dessous). Damyen. Népal ou Inde. H. : 60 cm. © Museum Rietberg, Zurich. TISSER LES COULEURS Paris—Fukumi Shimura a été reconnue « Trésor national vivant » en 1990 par l’Agence nationale japonaise de la Culture. Depuis plus de soixante ans, cette femme horsnorme pratique le tissage et la teinture traditionnels des kimonos. Dès les années 1950, elle se spécialise dans la création des tsumugi, ces sobres toiles de soie traditionnellement portées par les paysans japonais, qu’elle a depuis élevées au rang d’art à part entière. Fukumi Shimura crée ses teintures à partir des végétaux qu’elle trouve à proximité de son atelier niché dans la nature (garance, sappan, gardénia, oignon, etc.), fixe les coloris avec des minéraux, tourne et tisse de ses doigts les fils du ver à soie. Elle travaille en fonction du cycle des saisons, suit le calendrier lunaire. L’exposition Tisser les couleurs, Kimonos d’un Trésor national vivant, à la Maison de la Culture du Japon à Paris, du 5 novembre 2014 au 17 janvier 2015, propose de découvrir une sélection des fabuleuses créations de Fukumi Shimura, de se plonger dans ses écrits, d’apprécier la complexité d’un travail quasi métaphysique. VIÈLES D’INDE Zurich—Bengt Fosshag, célèbre illustrateur et dessinateur publicitaire allemand, s’est pris de passion pour les instruments à cordes exotiques dans les années 1960, constituant au fil du temps une des plus importantes collections en Europe. Quatre-vingt douze instruments de cet ensemble, presque tous d’origine d’Inde (Santal) ou du Népal, ont récemment intégré les collections du Museum Rietberg de Zurich, qui leur dédie une belle exposition : À cordes et à corps – Instruments de musique de l’Inde, du 5 septembre 2014 au 9 août 2015. Les Santal constituent la plus grande communauté aborigène en Inde. Quoiqu’en voie d’hindouisation et de christianisation, ils ont en partie conservé leurs croyances ancestrales. La musique y occupe une place très importante et les instruments à cordes – principalement des vièles – en sont l’expression majeure. Véritables sculptures anthropomorphes jouées avec un archet, les dhodro banam et les huka banams constituent les types les plus spectaculaires visuellement. Pourtant les informations manquent concernant ces instruments qui sont aujourd’hui devenus fort rares. L’exposition, qui durera presque un an, sera ainsi le moyen de tisser des liens avec le National Handicrafts and Handlooms Museum de New Delhi et de lancer des enquêtes de terrain, indispensables pour comprendre les aspects culturels, historiques et artistiques associés à ces instruments surprenants. En attendant la collecte de données anthropologiques plus précises, les commissaires de l’exposition ont fait le choix d’une approche résolument esthétique, en présentant au public les instruments sans socle, comme flottants, afin d’insister sur leur dimension sculpturale et l’émotion qui s’en dégage.


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