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93 par sa figure de canoë, s’est montré particulièrement ravi de cet honneur. Le vénérable Maori Graham Anderson de la confédération Tainui se tenait à côté de Te Rauparaha afin de parler en son nom. Cette cérémonie de bienvenue s’est poursuivie par un traitement spécial accordé à Te Rauparaha au cours de l’installation des galeries des atua. Première figure à être installée, on lui a accordé une place de choix au centre de la galerie de sorte que sa présence ne puisse en aucun cas passer inaperçue. Une cérémonie d’ouverture de la plus haute importance a été organisée par des représentants polynésiens entourant Te Rauparaha. Voir des représentants de divers groupes culturels s’impliquer de la sorte n’est pas propre à cette exposition. La National Gallery travaillait déjà en collaboration avec les peuples indigènes avant l’ouverture du musée en 1982. Atua est la plus récente d’une série d’expositions nées de l’interaction entre le personnel de la NGA et les peuples indigènes d’Australie et de la région du Pacifique. Ces participations symbolisent bien plus que de la courtoisie et du respect. Chaque exposition permet en effet aux descendants des peuples à l’origine des objets d’art et au personnel du musée de mieux comprendre le rôle qu’un musée d’art peut jouer en soutenant et en saisissant le sens d’un monde culturel menacé. L’implication est la clé de voûte de la compréhension et le soutien n’est possible que si l’on comprend les besoins du peuple, les oeuvres d’art et les atua. L’exposition Atua et son catalogue ont entamé leur parcours comme une exploration de l’inconnu, d’un monde que nous, les Occidentaux, ne connaissons pas. Nous percevons les oeuvres d’art de Polynésie comme de belles créations, mais nous négligeons souvent la réalité au nom de laquelle elles ont été créées. Aujourd’hui, lorsque j’examine le catalogue publié et que je parcours l’exposition, je me rends compte qu’un Occidental peut bel et bien combler cette lacune et acquérir une réelle compréhension des oeuvres polynésiennes. Ceci étant, je ne suis pas certain qu’il s’agisse forcément d’une bonne chose, car d’après mon expérience, ces atua peuvent se montrer très actifs dans certaines conditions, et interagir avec eux peut s’avérer pour le moins effrayant. Toutefois, ils doivent avant tout être respectés et protégés, car bien qu’il s’agisse de dieux, ils sont aujourd’hui rares et presque oubliés. Atua: Sacred Gods from Polynesia National Gallery of Australia Canberra Jusqu’au 3 août 2014 nga.gov.au Saint Louis Art Museum 12 octobre 2014 – 4 janvier 2015 www.slam.org


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