MUSÉE spécial 84 FIG. 19 : Masque de la société des Faux Visages. Iroquois, Canada, région des Grands Lacs. Début du XIXe siècle. Bois, fibres végétales, cheveux, métal et cuir. H. : 30 cm. Don de Jules Pictet au Musée académique en 1825. MEG Inv. ETHAM K000130. au pourtour ovale garni de figurines en ivoire représentant ours polaires, baleines boréales et bélugas (fig. 15), un portebonheur à effigie de cétacé (fig. 16) et un charme en forme de baleine serti de pierres bleues (fig. 17). Après une incursion dans l’univers culturel et artistique de différents peuples amérindiens – servi par des pièces parfois étonnamment anciennes dont une veste des Indiens crow (fig. 18), mais aussi un masque iroquoien et un hochet en tortue serpentine de la société des Faux Visages (fig. 19) – viennent les vitrines consacrées au pouvoir et à l’idéologie religieuse dans les cultures précolombiennes de la Mésoamérique, dont les Mayas et les Aztèques. Cette évocation laisse place à la présentation des collections amazoniennes, figurant parmi les plus remarquables du MEG, tant par la diversité culturelle qu’elle recouvre, que par celle des provenances et la qualité ethnographique et esthétique des objets qui la composent (fig. 20). Ceux-ci incluent des oeuvres collectées par les conservateurs René Fuerst et Daniel Schoepf (fig. 21), ainsi que par l’ethnologue flamand spécialiste des Kayapo, Gustaaf Verswijver. Enfin, le parcours américain se termine avec une référence aux cultures précolombiennes du Sud : Inca, Chimu, Tairona et Moche, entre autres, évoquées par des oeuvres provenant de Paul-Émile et Fred Schatzmann, réunies au début du XXe siècle. Pour être complet, ce survol de l’exposition permanente du MEG nécessite la mention de deux autres sections dont l’intérêt ne manquera pas de s’imposer à l’amateur d’art tribal. D’une part se trouve le département d’ethnomusicologie, regroupant deux collections complémentaires : des instruments de musique et des enregistrements sonores provenant des cinq continents. La première partie de cet itinéraire présentera quelques instruments ayant inspiré et alimenté des travaux de recherche en organologie classificatoire (étude des instruments de musique) (fig. 22) tandis que la seconde partie montrera une sélection d’instruments liés à la collecte d’enregistrements sonores conservés dans les Archives internationales de musique populaire (AIMP) du MEG. Enfin, le dernier parcours que nous tenons à évoquer est celui consacré à l’Europe. Ce département aborde plusieurs thématiques particulièrement riches et diversifiées qui rappellent l’universalité de certaines questions fondamentales que toute société aborde dans ses pratiques rituelles, religieuses ou politiques. La surprise sera certainement au rendez-vous pour le visiteur, qui découvrira dans des oeuvres dites « populaires » l’expression d’une recherche esthétique des plus abouties. En témoignent les pièces de la collection alpine et rhodanienne de Georges Amoudruz, acquise par la
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