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MUSÉE spécial collection est la cape en plumes ‘ahu’ula de Hawaï (fig. 11) acquise en 1829. Une autre pièce emblématique du MEG est, sans conteste, l’ornement de proue de pirogue des Marquises 82 (fig. 13) – figuration ancestrale qui protégeait les marins – dont la présence permet d’évoquer l’art de la navigation sans lequel on ne peut imaginer le peuplement de l’Océanie. Les pièces-phares de cette section comptent aussi des objets provenant des îles Marquises, des îles Australes, de la Société et de Tahiti, liés à l’expression du statut social, dont des ornements corporels et des massues – pour la plupart de la collection d’Émile Chambon acquise en 1981 et une exceptionnelle boîte (kotue) des îles Marquises acquise de Louis Pictet en 1874 (fig. 12) dont seulement une douzaine est aujourd’hui répertoriée. À côté de ces chefs-d’oeuvre – dont la liste mériterait d’être plus étendue et d’inclure aussi des pièces de Papouasie Nouvelle-Guinée que nous conservons en grand nombre, en l’occurrence –, il est également d’autres sous-ensembles qui font la singularité de la collection océanienne du MEG. Nous pensons notamment à la collection de bambous gravés de Nouvelle-Calédonie, largement constituée sous la direction de Marguerite Lobsiger-Dellenbach qui leur vouait une véritable passion, ainsi qu’aux fonds australiens, riches en nombre et en variété d’objets. Ces derniers sont évoqués par des objets totémiques de la terre d’Arnhem, rassemblés pour beaucoup par Maurice Bastian, Georges Barbey et Karel Kupka, dont deux magnifiques poteaux funéraires pukumani de la petite mais célèbre société des Tiwi faisant la transition vers deux sections d’objets, également funéraires, des îles de Bathurst et Melville (ETHOC 025719) où figurent deux arbres gravés très rares Wiradjuri ou Gamilaroi de Nouvelle-Galles du Sud, dont un récolté en 1919 et échangé contre deux statuettes téké avec le musée australien de Sydney (ETHOC 028210). Venons-en aux Amériques, que le visiteur pourra parcourir du nord au sud, en commençant par l’évocation du potlatch, ou « l’art de maintenir son nom », au coeur des pratiques culturelles du nord-ouest de l’Amérique du Nord. Les collections s’y rapportant – parmi lesquelles se détachent un masque tlingit d’Alaska (fig. 14) et un ensemble de récipients et de cuillères rituelles du milieu du XIXe siècle – ont été rassemblées et données par Hippolyte Jean Gosse en 1889. L’art inuit de l’Alaska et du Groenland aura aussi la part belle dans notre nouvelle présentation incluant, entre autres, des pièces particulièrement rares et anciennes dues à Georges Barbey et Edouard Wyss-Dunant, dont une magnifique boîte cérémonielle FIG. 14 (CI-DESSUS) : Masque. Tlingit, Alaska, Sitka. XIXe siècle. Bois et métal. H. : 23 cm. Ancienne collection du Dr. John B. White donnée à la Smithsonian Institution ; don par cette dernière au Musée archéologique en 1889. MEG Inv. ETHAM K001651. FIG. 15 : Boîte cérémonielle. Iñupiat, Alaska, ville de Deering. Début du XXe siècle. Bois, os, ivoire et cuir. H. 24 : cm. Don de Georges Barbey en 1956. MEG Inv. ETHAM 025852.


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